Depuis la publication des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 18 octobre en république de Guinée, certains responsables du principal parti de l’opposition (UFDG) et ceux de l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD), font l’objet d’interpellation par la justice. Une situation que déplore ce collectif d’avocats qui parle d’un abus de pouvoir du régime Condé.
Ce jeudi, 19 novembre, ils étaient devant la presse pour dénoncer les anomalies liées à la procédure préliminaire.
A travers un communiqué lu par Me Mohamed TRAORE, ces avocats ont évoqué des irrégularités dans les enquêtes préliminaires menées par la Direction centrale de la Police Judiciaire à l’encontre de leurs clients. « Curieusement, à la Direction centrale de la police judiciaire, ils (présumés accusés) ont été entendus sur des faits qui n’étaient visés ni par la commission rogatoire, ni par les convocations qui leur ont été adressées. Les questions des enquêtes ont essentiellement porté sur des propos qu’ils auraient tenu avant, pendant et après le scrutin du 18 octobre 2020 », précise ce bâtonnier.
Aux yeux du collectif des avocats, des dispositions du code de procédure pénale, n’ont en aucun cas respecté des droits fondamentaux des personnes poursuivies. Par ailleurs, ils rappellent que les convocations qui leur ont été adressées n’ont pas fait mention des motifs pour lesquels ils sont actuellement poursuivis, ce, en violation des dispositions de l’article 82 du code de procédure pénale. Sur ceux la, s’ajoutent les règles relatives à la garde à vue, ainsi que l’attitude de la DPJ à l’égard des détenus.
« Plus grave, la police judiciaire, avant de présenter les mises en cause au magistrat instructeur, les aurait photographiés individuellement en les obligeant à tenir une ardoise sur laquelle on pouvait lire le nom de l’intéressé et la mention COMPLOT », ont-ils rappelé.
En tout état de cause, le collectif des avocats de la défense entend œuvrer à la manifestation de la vérité en usant de tous les moyens légaux. Sa seule inquiétude, c’est « l’instrumentalisation à outrance de la justice à des fins politiques ».
Tamba Pierre LENO/ guineepanorama.com