Aurélien SAINTOUL, député de La France Insoumise (LFI) des Hauts-de-Seine, a asséné des critiques acerbes contre la junte militaire guinéenne lors de la manifestation des Forces de Guinée organisée à Paris, samedi 28 décembre 2024. Ce rassemblement, marqué par une mobilisation importante de la diaspora guinéenne de l’hexagone, a été l’occasion pour l’élu de dénoncer le soutien de la France au régime militaire en place à Conakry.
« Nous ne nous résignons pas »
Dans son intervention, le député Saintoul a déclaré avec fermeté : « Nous ne nous résignons pas. Nous n’acceptons pas cette situation et nous sommes à vos côtés pour dire que la France n’a pas à banaliser la situation actuelle en Guinée. Il n’est pas vrai que la junte soit un régime de transition normal. »
Pour l’élu, le régime de la transition dirigée par Mamadi DOUMBOUYA ne peut être considérée comme légitime. Il a rappelé que, « dans trois jours », la période officiellement annoncée pour la transition serait arrivée à son terme, ce qui, selon lui, obligera l’Élisée à prendre position de manière claire. « Il ne pourra plus se dissimuler que le pouvoir en place est celui d’une dictature et que dès lors, il ne doit pas lui apporter son soutien entier comme il l’a fait ces derniers mois », estime le député.
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Aurélien SAINTOUL a également accusé le régime guinéen d’être responsable de graves violations des droits humains, notamment « des enlèvements, des disparitions forcées, des menaces contre les journalistes et les citoyens ». Il a dénoncé l’absence de réserves ou de critiques de la part « du gouvernement français » envers ces exactions présumées : « Nous l’avons interpellé et nous continuerons de l’interpeller parce que nous ne trouvons pas normal, nous Français, d’apporter un soutien sans condition _ sans même la moindre réserve ni critique à un gouvernement qui organise des enlèvements, des disparitions forcées, qui menace les journalistes, qui menace les citoyens _ les Guinéens doivent pouvoir choisir leur avenir. »
Le député a conclu en affirmant la nécessité pour la communauté internationale, et notamment pour la France, de soutenir les aspirations démocratiques du peuple guinéen :
« Nous serons toujours à leurs côtés dans ce combat pour la démocratie _ en ne disant pas aux Guinéens ce qu’ils ont à faire mais ce qu’ils ont le droit d’espérer comme n’importe quel être humain parce que les libertés publiques et les droits humains sont bons pour tout le monde », a-t-il conclu.
Saa Joseph KADOUNO