L’ancien ministre de la Défense, Dr Mohamed DIANÉ, a été récemment condamné par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) pour détournement de fonds publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. Cette condamnation s’accompagne de la saisie d’une longue liste de biens immobiliers et fonciers, révélée par le site VisionGuinee, qui affirme avoir obtenu ces informations de sources fiables. Selon ce média, cette liste constitue un premier jet, et d’autres révélations pourraient suivre.
Les biens immobiliers saisis
À Conakry :
• Parcelles numérotées 214, 216, 207, et 208 à Nongo, commune de Lambanyi.
• Parcelle 804 à Nongo, commune de Lambanyi.
• Parcelle 21 à Yattaya, commune de Sonfonia.
• Parcelles situées dans la commune de Kaloum : numéro 1 des lots 96 et 65.
À Coyah et Forécariah :
• Parcelles 3 et 15 du lot 7 à Bangouyah, Coyah.
• Parcelles 35 à 39, 50, et 62 du lot 14 à Somayah Madinagbé, Forécariah.
À Kankan :
Une grande partie des biens saisis se situe dans la préfecture de Kankan :
• Des parcelles et terrains agricoles, notamment 6 hectares non lotis à Bordeaux et 3 hectares lotis dans la même localité.
• Une série de biens immobiliers à Bordeaux, Karfamoriah, Missira, et Hermakono, comprenant :
• Une école privée de deux bâtiments (R+5) à Missira.
• Une pâtisserie moderne dans un bâtiment R+3 à Hermakono.
• Deux duplex résidentiels à Bordeaux et Sinkéfara.
• Une usine d’anacardes et un domaine loti à Balandou.
• Une ferme avicole construite sur 8 parcelles à Bordeaux SOS.
• Un hôtel R+2 à Sinkéfara et plusieurs villas dans des cours fermées.
Comptes bancaires bloqués
Selon Sursautguinee, plusieurs comptes bancaires dont il n’a révélé les soldes et qui appartiendraient à l’ancien chargé des affaires présidentielles d’Alpha CONDÉ, ont également été gelés, répartis dans différentes institutions, notamment First Bank, SGG et Ecobank.
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Une accumulation inexpliquée
Les accusations portées contre Mohamed DIANÉ s’appuient sur l’ampleur de ces biens, jugée disproportionnée par rapport à ses revenus déclarés. La CRIEF a estimé que cette accumulation résultait de détournements de fonds publics et de pratiques de blanchiment d’argent, notamment par l’acquisition de propriétés à grande échelle et le développement d’entreprises dans diverses localités.
Cette affaire, soulève des questions sur l’ampleur des pratiques de corruption au sein de l’Administration guinéenne. Elle soulève aussi des interrogations sur la profondeur de la réforme institutionnelle nécessaire pour prévenir de tels abus à l’avenir.
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L’affaire Mohamed DIANÉ pourrait bien devenir un symbole, non seulement de la corruption passée, mais aussi d’une volonté de changement pour une meilleure gouvernance en Guinée.
À suivre !
Saa Joseph KADOUNO