L’interdiction de sortie imposée aux ministres et l’injonction faite à ceux se trouvant à l’étranger de rentrer au pays suscitent de nombreuses interrogations. Annoncée par le Secrétaire général du gouvernement, si cette mesure semble traduire une volonté de rationaliser les déplacements des membres de l’exécutif, elle n’en demeure pas moins suspecte dans la mesure où elle laisse transparaître l’inutilité de certaines missions.
Selon les explications fournies par le porte-parole, le gouvernement estime que pour certaines représentations internationales, les ambassadeurs guinéens pourraient suffire, évitant ainsi des frais supplémentaires.
Cependant, plusieurs questions demeurent. Comment ces ministres ont-ils pu quitter la Guinée en premier lieu ? Depuis combien de temps sont-ils à l’étranger ? Pour quelles raisons précises ces déplacements ont-ils été autorisés ? Le flou autour de ces points laisse place à des spéculations, d’autant plus que cette décision intervient dans un contexte politique particulier. En effet, plusieurs figures de premier plan du gouvernement, dont le ministre Ousmane Gaoual DIALLO, le Premier ministre et le ministre Secrétaire général de la présidence, ont récemment exprimé leur soutien à une éventuelle candidature du président de la transition, Mamadi DOUMBOUYA. Y aurait-il des dessous que l’on ne veuille savoir au grand public ?
Un signe qui ne trompe pas, c’est la stratégie des membres des gouvernements précédents. Le tout premier chef du gouvernement de la transition, Dr Mohamed BÉAVOGUI n’est plus revenu alors qu’officiellement, il était allé se faire soigner à ôétranger. Sous Alpha CONDÉ, le garde des Sceaux, Cheick SACKO a démissionné quand il s’est retrouvé à Paris. Il a ensuite pris position contre les projets de maintien au pouvoir de l’ancien président. Sous ce présent gouvernement, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Moussa CISSÉ n’est toujours par rentré de ses vacances. Il y est resté jusqu’à ce qu’il soit remplacé par un autre à la tête de la Société nationale des Pétroles (SNAP).
Cette nouvelle situation soulève donc des doutes sur les véritables motivations derrière cette interdiction de sortie. Est-ce une manœuvre pour réaffirmer le contrôle du chef de l’État sur son gouvernement ou simplement une mesure de gestion des finances publiques et des missions diplomatiques ? Les réponses à ces questions ne sont pas encore claires, laissant planer une certaine ambiguïté sur les coulisses de cette décision.
La rédaction