En marge des négociations avec les démarcheurs du CADAC, le Directeur Général de Documents Sécurisés de Guinée (DSD) a tenu à clarifier des soupçons entourant le scandale financier qui secoue actuellement les Douanes guinéennes et son entreprise.
Lors de son intervention, DjelyMori DOUMBOUYA, puisqu’il s’agit de lui, a déclaré avec fermeté : « Ça n’a rien à voir. C’est deux choses différentes. Nous ne sommes pas des douaniers, nous c’est l’immatriculation que nous faisons. Ça n’a rien à voir avec ce qu’il se passe [aux douanes]. »
Ces propos interviennent dans un climat tendu marqué par des accusations indirectes des démarcheurs pesant sur DSD. Lors d’une interview accordée à notre rédaction, l’un d’entre eux a exprimé sa frustration : « On nous traite comme si c’est nous qui avions détourné cet argent, alors que nous n’avons rien à voir avec cette affaire. »
Selon une source crédible, le blocus dénoncé par les démarcheurs serait lié au démantèlement d’un réseau de détournement impliquant des douaniers et des transitaires. Ce réseau, soupçonné d’avoir orchestré le détournement de plus de 700 milliards GNF, fait l’objet d’investigations approfondies menées par des services compétents de l’État.
Une autre source anonyme a relaté une descente inattendue de l’ancien Directeur Général des Douanes, le Général Moussa CAMARA, dans les locaux de la DSD. Ce dernier aurait procédé à des vérifications ciblées sur des dossiers d’immatriculation. « Il est venu, il a pris deux dossiers pour vérifier. Le premier était bon. Le second n’était pas bon. Il a vu que le véhicule n’avait pas été dédouané », confie cette source, ajoutant que cette opération semblait avoir particulièrement préoccupé le Général.
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Notre source a ajouté que peu de temps après cet épisode, le Général Moussa CAMARA a été limogé de ses fonctions, ce qui pourrait alimenter les spéculations sur les liens entre cette affaire et ses ennuis administrarives et judiciaires. Incarcéré avec son adjoint Macky DIALLO à la maison centrale de Conakry, il attend désormais la décision de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) sur leur demande de liberté provisoire, dont l’audience est prévue pour ce jeudi, 19 décembre 2024.
Les enquêtes menées par la Direction Centrale des Investigations Judiciaires (DCIG) sous l’égide de la CRIEF se poursuivent pour faire toute la lumière sur cette affaire. Une prise de parole officielle du procureur spécial près de la CRIEF est attendue pour clarifier la situation et répondre aux nombreuses interrogations du public. Les prochains jours ou mois seront déterminants pour l’éclatement de la vérité.
À suivre !
Saa Joseph KADOUNO