« …, nous espérons que les autorités vont tout mettre en œuvre pour retrouver ces personnes citées dans ce communiqué… ». (Souleymane SOW, Directeur exécutif d’Amnesty International Guinée)
Dans un communiqué rendu public ce mercredi 17 juillet 2024, le parquet général de la Cour d’appel de Conakry, par l’intermédiaire du Procureur général de la République, a déclaré que Foniké Mangué, Billo Bah, le Colonel Cécé Célestin Bilivogui et le Sergent-Chef Moussa Cheikh Soumah ne sont détenus dans aucun établissement pénitentiaire du pays. Une sortie qui ravive l’inquiétude chez les défenseurs des droits de l’Homme.
Alors que la presse et l’opinion nationale se concentre uniquement sur le cas des leaders du FNDC, le Procureur général de la République a, dans un communiqué, annoncé la disparition de deux autres éléments des forces armées guinéennes.
Interrogé ce jeudi 18 juillet 2024, Souleymane SOW, Directeur exécutif d’Amnesty International Guinée, a déclaré avoir lu ce communiqué avec inquiétude, notamment concernant l’ignorance du parquet sur la localisation des membres du FNDC : Oumar SYLLA, alias « Foniké Mengué », et Billo BAH.
Il a ensuite exprimé sa conviction que le pouvoir en place mettra tout en œuvre pour localiser leur lieu de détention. « Et, nous espérons que les autorités vont tout mettre en œuvre pour retrouver ces personnes citées dans ce communiqué », a-t-il espéré.
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Selon le Directeur Exécutif, lui et les membres de son institution disposent de renseignements indiquant la présence effective d’éléments de l’armée guinéenne au domicile d’Oumar SYLLA le jour de leur disparition. « Il y a des témoignages recueillis par Amnesty International qui font allusion à l’arrestation de ces personnes par des éléments des forces de sécurité et de défense, armés et encagoulés. Nous sommes surpris aujourd’hui que le parquet attende une semaine pour communiquer, cela nous interpelle et nous inquiète énormément », a-t-il déclaré.
Pour une énième fois, notre interlocuteur interpelle les autorités de la transition à retrouver le plus rapidement possible Oumar SYLLA et Billo BAH indemnes. « Nous appelons à la responsabilité de l’État guinéen de faire toute la lumière sur cette affaire afin de retrouver ces personnes concernées, d’identifier leurs lieux de détention et de les rendre à leurs familles saines et sauves », a-t-il insisté.
Pour conclure, Souleymane SOW a rappelé que le pays traverse une situation très préoccupante ces dernières années, avec des cas de morts suspectes sans qu’il n’y ait de procédures d’enquête pour établir exactement ce qu’il s’est passé.
Aly Pires CAMARA