Catégorie : MEDIAS

  • Fermeture de FIM FM : les auditeurs de Mirador entre nostalgie et soulagement

    Fermeture de FIM FM : les auditeurs de Mirador entre nostalgie et soulagement

    Suite de notre Grand Dossier consacré à la situation des médias fermés. Pour ce numéro, nous avons tendu le micro aux auditeurs de Mirador, l’émission phare de la Radio FIM FM, aujourd’hui sous verroux. Certains expriment leur désarroi face à cette décision et appellent à une négociation entre les autorités et les responsables de FIM FM, tandis que d’autres applaudissent cette mesure, estimant qu’elle a permis d’éviter des troubles dans le pays.

    Rencontré à la Cimenterie, Abdourahim DIALLO, Chargé des cours de langue anglaise, a tenu à rappeler l’importance de FIM FM dans le paysage médiatique guinéen. Selon lui, ce média jouait un rôle clé dans l’information de la population :

    « La fermeture de la radio FIM FM a contribué à une désinformation croissante au sein de la population. Actuellement, nous n’écoutons plus des émissions phares comme Mirador, où des questions d’intérêt national étaient débattues. Ce média nous tenait au cœur de l’actualité. Dès le matin, nous étions réveillés par ses émissions matinales, qui combinaient analyse et divertissement », explique-t-il.

    Pour cet enseignant, les conséquences de la fermeture vont au-delà de l’information. Il pointe également les impacts sociaux et économiques, notamment sur les employés du groupe : « À cause de cette fermeture, de nombreux travailleurs, dont des chefs de famille, sont aujourd’hui au chômage. Ils peinent à subvenir aux besoins de leurs familles. Le ministre de l’Information et de la Communication doit comprendre que les journalistes de ce média ne sont pas des opposants à la transition. Ils se contentaient de rapporter les réalités du terrain et de mettre en lumière des vérités que certains préféraient ignorer », affirme-t-il.

    Lire aussi : Presse : Guineepanorama plonge dans le quotidien des journalistes des médias fermés

    De son côté, Kémoko SIDIBÉ, chauffeur de taxi-urbain, soutient pleinement la décision des autorités. Pour lui, la fermeture de FIM FM était nécessaire pour maintenir la paix sociale : « Moi, j’apprécie beaucoup la décision du ministre de l’Information et de la Communication. Retirer l’agrément de ce média et interdire sa diffusion étaient des mesures cruciales. FIM FM était, à mon avis, à l’origine de la plupart des soulèvements populaires en Guinée, surtout à Conakry, et particulièrement sur l’axe. Avec son émission phare Mirador, cette radio attisait souvent les tensions. Si elle avait continué à émettre, notre pays aurait pu connaître des divisions encore plus graves », justifie-t-il.

    Ces divergences d’opinions reflètent un débat plus large sur les libertés publiques et la stabilité en période de transition. Pour l’instant, les autorités restent inflexibles sur leur position, même si l’on apprend des négociations qui se poursuivent encore.

    Aly Pires CAMARA

  • Nouvelle Constitution : la HAC pourrait devenir la CRCA

    Nouvelle Constitution : la HAC pourrait devenir la CRCA

    Dans le cadre des réformes proposées dans l’avant-projet de la nouvelle constitution, la Haute Autorité de la Communication (HAC) pourrait céder sa place à une institution renommée Commission de Régulation de la Communication et de l’Audiovisuel (CRCA). Cette initiative vise à moderniser et renforcer les mécanismes de régulation du paysage médiatique guinéen, en adéquation avec les défis contemporains du secteur. Ce changement est prévu au sous-titre quatre du titre trois portant sur « les institutions d’appui à la gouvernance démocratique ».

    SOUS-TITRE IV : DE LA COMMISSION DE RÉGULATION DE LA COMMUNICATION ET DE L’AUDIOVISUEL

    Article 182 : La Commission de régulation de la Communication et de l’audiovisuel a pour mission de réguler, en toute indépendance et impartialité, les secteurs de l’inforation et de la communication écrite, numérique, audiovisuelle, cinématographique et publicitaire. À ce titre, elle veille notamment au respect

    -de la liberté d’expression et de la presse ; -des règles et conditions de production, de programmation et de diffusion des émissions relatives aux campagnes électorales par les médias ;
    -des statuts des professionnels de la presse;
    -de l’éthique et de la déontologie par les joumnalistes et autres professionnels de la communication ;
    -de la dignité humaine et des droits humains dans les programmes mis à disposition du public par les médias publics et privés ;
    -des dispositions proscrivant l’incitation à la violence, à la haine et à toutes formes de discrimination, aux discours ou propos portant atteinte à la sécurité nationale, à l’ordre public, à la réputation, à I’honneur, àla dignité humaine et aux droits d’autrui, y compris par les promoteurs et utilisateurs des médias sociaux.

    Elle veille également à l’accès et au traitement équitables par les médias des organisations de la société civile et des partis politiques.

    Article 183 : Une loi organique fixe les autres attributions, la composition, l’organisation et le fonctionnement de la Commission de régulation de la communication et de l’audiovisuel. 

  • Vers l’interdiction de diffusions de Web TV sur des bouquets : le REMIGUI voit un vide juridique

    Vers l’interdiction de diffusions de Web TV sur des bouquets : le REMIGUI voit un vide juridique

    La haute autorité de la communication (HAC) veut interdire la présence des Web TV sur des bouquets de diffusion. C’est qui ressort d’une récente rencontre entre l’organe de régulation et les diffuseurs d’images. Le Président du Reseau des médias sur internet en Guinée (REMIGUI) n’est pas opposé à cette initiative mais pense qu’il est désormais nécessaire de faire évoluer la loi sur la Liberté de la presse afin qu’elle s’adapte à la réalité.

    Dans un entretien accordé à Guineepanorama.com ce mercredi 27 novembre 2024, le président du REMIGUI affirme que les Web TV ne sont pas reconnues par la loi. C’est pourquoi il soutient que si la HAC constate des défaillance dans leur fonctionnement, l’institution est en plein droit d’interdire leur diffusion.

    « Pour le moment, il y a un vide juridique par rapport aux Web TV. La loi en vigueur, la L002 que vous indiquez, n’en parle pas. C’est un nouveau type de média qui a émergé récemment mais qui n’est pas reconnu par la loi. Et quand c’est comme ça, la Haute Autorité de la Communication, l’organe en charge de la régulation des médias a l’obligation de faire respecter la loi en la matière. C’est donc son droit de dire aux diffuseurs de ne pas diffuser les programmes d’un « media » non reconnu par la loi », a-t-il déclaré.

    La technologie est en perpétuelle mutation. Alors que la loi qui encadre le journalisme en Guinée est vieille de 14 ans. Thierno Amadou CAMARA espère que l’avant-projet de noivelle Constitution en vulgarisation, une fois adoptée prendra en compte les nouveaux types de médias.

    « Maintenant, je pense que ça devient de plus en plus urgent de revoir la loi pour la faire évoluer aussi. Elle date de 2010 et il y a une évolution notamment dans le domaine de la technologie et de l’accès à internet. Ces réformes législatives sont prévues d’ailleurs au niveau du ministère de l’information et de la Communication. Mais je pense qu’il faudra attendre le référendum constitutionnel annoncé. Si l’avant projet de nouvelle constitution est adopté, il y aura forcément de nouvelles lois organiques non seulement pour l’encadrement du secteur de la presse mais aussi pour l’organisation et le fonctionnement de l’instance en charge de la régulation des médias. A cette occasion, il faudra impérativement prendre en compte les nouveaux types de médias », a-t-il signifié.

    Certes, même s’il y a parmi elles qui ont une autorisation mais la diffusion est limitée estime le vice-président du conseil d’administration de la maison de la presse. 
    « Par ailleurs, c’est possible que certains Web TV aient reçu des documents spéciaux juste pour leur permettre de pouvoir travailler en attendant. Si c’est le cas, les promoteurs devraient respecter alors leur régime spécial. C’est-à-dire que si par exemple l’autorité leur a dit qu’ils peuvent exister en attendant mais qu’ils ne doivent pas faire une diffusion à grande échelle notamment à travers Cana+ ou Startimes, ils doivent respecter cela », a t-il indiqué.

    D’ors et déjà, les diffuseurs ont pris l’engagement devant la HAC de se conformer à ses directives.

    Mamadou Mouctar SYLLA

  • Disparition de Foniké Menguè et Bilo BAH : l’ONU veut des réponses de Conakry 

    Disparition de Foniké Menguè et Bilo BAH : l’ONU veut des réponses de Conakry 

    La disparition mystérieuse d’Oumar SYLLA et de Mamadou Bilo BAH, figures emblématiques du FNDC, suscite une vive inquiétude au sein des instances internationales. Dans une note incisive, la Rapporteuse spéciale des défenseurs des droits de l’Homme et le Groupe de travail sur les disparitions forcées de l’ONU dénoncent de graves allégations d’enlèvement et de détention arbitraire, qualifiées de potentielles violations des droits humains fondamentaux. Ces expertes appellent le gouvernement guinéen à clarifier leur sort et à respecter ses engagements internationaux. Elles rappelent que la disparition forcée constitue un crime inexcusable, interdit en toutes circonstances. Une mise en demeure qui place les autorités face à leurs responsabilités. Nous vous proposons un extrait de cette note datant du mardi, 26 novembre 2024.

    « …Le sort de M. Sylla et de M. Bah et le lieu où ils se trouvent restent inconnus.

    Sans vouloir à ce stade nous prononcer sur les faits qui nous ont été soumis, nous exprimons notre profonde preoccupation par les graves allégations d’enlèvement et de disparition forcée du M. Sylla et M. Bah.

    Si ces allégations s’avéraient confirmées, le Gouvernement de votre Excellence aurait gravement violé les droits humains fondamentaux et ses engagements en matière de droit international des droits de l’homme, y compris la prohibition de disparition forcée et de détention arbitraire.

    Nous rappelons que la prohibition de la disparition forcée a atteint le statut de jus cogens, et nous attirons l’attention du Gouvernement de votre Excellence sur la Déclaration des Nations Unies sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. La Déclaration établit qu’aucun État ne doit commettre, autoriser ou tolérer des actes conduisant à des disparitions forcées, ct proclame que aucune circonstance quelle qu’elle soit ne peut etre invoquée pour justifier des disparitions forcées.

    Nous attirons |’attention du Gouvernement de votre Excellence sur les articles 6, 7, 9 et 16 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), ratifié par la Guinée le 24 janvier 1978, conformément et en liaison avec l’article 2.3 qui garantissent le droit à la vie et à la liberté et à la sécuritê de sa personne, et l’article 7, qui interdit la torture et des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, le doit à la reconnaissance juridique, et le droit à un recours utile.

    En ce qui concerne le droit à la vie, le Comité des droits de l’homme établit, dans son Observation générale numéro 36 (CCPR/C/GC/36 para. 57-58), que « le non-respect des garanties de procédure énoncées aux paragraphes 3 et 4 de 1’article 9 et destinées notamment à prévenir les disparitions peut également constituer une violation de l’articlc 6 ». De même, Ie Comité observa que « La disparition forcée constitue un ensemble unique et intégré d’actes et d’omissions représentant une grave menace pour la vie. Le fait de priver une personne de liberté puis de refuser de reconnaitre cette privation de liberté ou de dissimuler le sort réservé à la personne disparue revient à soustraire cette personne à la protection de la loi et fait peser sur sa vie un risque constant et grave, dont l’État est responsable. » Il constitue donc une violation du droit à la vie ainsi qu’une violation d’autres droits reconnus par le Pacte, en particulier par l’article 7, l’article 9 et l’article 16 (droit à la reconnaissance de la personnalité juridique).

    L’article 9 garantit le droit de toute personne à la liberté et à la sécurité, y compris l’interdiction de l’arrestation et la détention arbitraire, le droit de toute personne arrêtée d’être informée, au moment de son arrestation, des raisons de cette arrestation, et le droit de toute personne arrêtée d’être traduite dans le plus court délai devant un juge ou une autre autorité habilitée par la loi à exercer des fonctions judiciaires.

    Nous rappelons que le Comité des droits de l’homme, dans leur observation générale n35 (CCPR/C/GC/35), ainsi que le Groupe de travail sur la détention arbitraire, dans sa jurisprudence, ont précisé que toute arrestation ou détention d’un individu en raison de l’exercice légitime de ses droits et libertés garantis par Ie PIDCP peut être considérée comme arbitrairc. Selon la jurisprudence du Groupe de travail sur la détention arbitraire, les défenseurs des droits humains constituent un groupe protégé dont les membres ont le droit à une protection égale de la loi en vertu de l‘article 26 du Pacte. En outre, le Groupe de travail a conclu que la détention de défenseurs des droits humains cn raison de leur qualité de défenseurs des droits humains est discriminatoire et, par conséquent, arbitraire.

    Vous trouverez les textes complets relatifs aux instruments juridiques et autres standards établis en matière de droits de l’homme sur le site internet à l’adresse suivante www.ohchr.org. Nous sommes également en mesure de vous fournir ces textes sur demande.

    Au vu de l’urgence du cas, nous saurions gré au Gouvernement de votre Excellence de nous founir une réponse sur les démarches préliminaires entreprises afin de protéger les droits de M. Sylla et M. Bah.

    Comme il est de notre responsabilité, en vertu des mandats qui nous ont été confiés par le Conseil des droits de l’ homme, de solliciter votre coopération pour tirer au clair les cas qui ont été portés à notre attention, nous serions reconnaissantes au Gouvernement de votre Excellence de ses observations sur les points suivants :

    1. Veuillez nous transmettre toute information ou tout commentaire complémentaire en relation avec les allégations susmentionnées.
    2. Veuillez fournir l’urgence des informations sur le sort de M. Sylla et M. Bah et sur le licu où ils se trouvent. S’ils sont privés de liberté, veuillez fournir des informations sur les raisons de fait et de droit de leur détention, l’accès des détenus à leurs familles et représentants, ainsi que sur leur état de santé

    3. Veuillez nous fournir les détails et, le cas échéant, les résultats de toute enquête et recherche ou autre qui ont pu être menées pour identificr les auteurs de l’enlèvement ct la disparition forcée présumée des M. Sylla et M. Bah. Si le ou les auteurs présumés ont été identifiés, veuillez également préciser si des sanctions pénales ou des mesures disciplinaires leur ont été imposées.

     

    Lire aussi : Arrestation d’activistes en Guinée : « préoccupée », la Rapporteure Spéciale des Nations Unies sur les droits appelle à leur libération

    Cette communication, ainsi que toute réponse reçue du gouvernement de votre Excellence, seront rendues publiques dans un délai de 60 jours sur le site internet rapportant les communications. Elles scront également disponibles par la suite dans le rapport habituel présenté au Conseil des Droits de l’Homme.

    À cet egard, le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires peut également transmettre des cas dans le cadre de sa procédure humanitaire. Le gouvernement est tenu de répondre séparément aux communications générales des Procédures spéciales à la procédure humanitaire du Groupe de travail… »

  • Web TV et bouquets de diffusion : la HAC engage la régulation

    Web TV et bouquets de diffusion : la HAC engage la régulation

    La Haute Autorité de la Communication (HAC) a réuni, ce mardi 26 novembre 2024, les diffuseurs d’images au siège de l’institution pour une rencontre axée sur la présence des Web TV au sein des bouquets de diffusion. Cette réunion, présidée par le président de la HAC, a mis en lumière plusieurs problématiques liées à ce secteur en pleine expansion.

    Lors de cette rencontre, le président de la HAC et ses collègues ont tenu à préciser la définition et le cadre réglementaire des Web TV. La discussion a également porté sur l’impact des Web TV sur les télévisions conventionnelles. « Ils ont insisté sur la concurrence déloyale avec les télévisions régulièrement établies détentrices d’agréments et de licences et à jour du paiement de redevances », rapporte un compte rendu de l’institution.

    Lire aussi : La HAC change de nom : le  président du CNT donne les raisons

    La présence non réglementée des Web TV dans les bouquets mettrait aussi en péril l’équité du marché audiovisuel.

    Face à ces constats, les diffuseurs se sont engagés à respecter les décisions à venir de la HAC, selon la HAC.

  • TPI Kaloum : un an de prison requis contre le journaliste Bakary Gamalo

    TPI Kaloum : un an de prison requis contre le journaliste Bakary Gamalo

    Comme nous vous l’annoncions dans nos précédents articles, le procès de Bakary Bamba du journal le Baobab s’est poursuivi ce mardi 26 novembre 2024 auTribunal de première instance de Kaloum où il est poursuivi par le président de la CRIEF pour atteinte à la vie privée. Les débats ont essentiellement porté sur les réquisitions et plaidoiries. 

    Dans ses réquisitions, le procureur a demandé au président du tribunal de reconnaître le prévenu coupable et de me condamner à un an de prison dont 6 mois assortis de sursis. De son côté, la défense a d’abord fustigé le fait que le journaliste nsoit poursuivi au pénal alors que la loi L002 encadre la profession du journaliste. Elle a demandé simplement la relaxe du journaliste.

    Lire aussi : Justice : le journaliste Bakary BAMBA Gamalo reste en prison 

    Après avoir écouté les deux Parties, le juge a renvoyé l’affaire au 03 décembre pour verdict. Le journaliste retourne donc en prison où il sejourne depuis le 15 octobre.

    Mamadou Mouctar SYLLA

  • Justice : nouveau renvoi dans le procès du journaliste Bakary Gamalo BAMBA

    Justice : nouveau renvoi dans le procès du journaliste Bakary Gamalo BAMBA

    Le procès de Bakary Gamalo BAMBA, patron du journal Baobab, a été une fois de plus renvoyé. Prévu ce mardi 19 novembre 2024 au Tribunal de Première Instance (TPI) de Kaloum, il n’a finalement pas pu avancer. Accusé d’atteinte à la vie privée par Francis Kova ZOUMANIGUI, président du tribunal de la CRIEF, le journaliste est reproché d’avoir enregistré une conversation à l’insu de ce dernier, chez lui.

    La phase des plaidoiries et réquisitions, initialement programmée pour cette audience, n’a pas eu lieu. L’absence des avocats de la défense a conduit le président du tribunal à renvoyer l’affaire au 26 novembre 2024.

    Selon les explications du prévenu, cet enregistrement s’inscrivait dans le cadre d’une enquête journalistique qu’il menait sur Justice : nouveau renvoi dans le procès du journaliste Bakary Gamalo BAMBA.

    Le procès de Bakary Gamalo Bamba, patron du journal Le Baobab, a été une fois de plus renvoyé. Prévu ce mardi 19 novembre 2024 au Tribunal de Première Instance (TPI) de Kaloum, il n’a finalement pas pu avancer. Accusé d’atteinte à la vie privée par Francis Kova Zoumanigui, président du tribunal de la CRIEF, le journaliste est reproché d’avoir enregistré une conversation à l’insu de ce dernier, chez lui.

    La phase des plaidoiries et réquisitions, initialement programmée pour cette audience, n’a pas eu lieu. L’absence des avocats de la défense a conduit le président du tribunal à renvoyer l’affaire au 26 novembre 2024.

    Selon les explications du prévenu, cet enregistrement s’inscrivait dans le cadre d’une enquête journalistique qu’il menait sur une affaire impliquant le Général Rémy LAMAH, ancien ministre de la Santé, accusé de détournement de fonds publics par la CRIEF. Bakary Gamalo BAMBA affirme avoir agi pour rester fidèle aux faits dans son travail d’investigation.

    En attendant la reprise du procès, le journaliste reste en détention préventive à la maison centrale de Conakry, où il est incarcéré depuis le 15 octobre dernier, soit plus d’un mois.

    Mamadou Mouctar SYLLAune affaire impliquant le Général Rémy LAMAH, ancien ministre de la Santé, accusé de détournement de fonds publics par la CRIEF. Bakary Gamalo BAMBA affirme avoir agi pour rester fidèle aux faits dans son travail d’investigation.

    Lire aussi : Justice : naissance d’un réseau d’avocats pour la défense des médias et des activistes des droits de l’Homme (SPPG)

    En attendant la reprise du procès, le journaliste reste en détention préventive à la maison centrale de Conakry, où il est incarcéré depuis le 15 octobre dernier, soit plus d’un mois.

    Mamadou Mouctar SYLLA

  • Insécurité : un journaliste attaqué « par des inconnus »

    Insécurité : un journaliste attaqué « par des inconnus »

    Oury Maci BAH, journaliste du site lesnouvellesdafrique.info, affirme avoir échappé à une tentative d’enlèvement tôt ce matin, lundi 18 novembre 2024.

    Interrogé par notre rédaction, le journaliste a relaté sa mésaventure, survenue à Bailobaya, un quartier de la banlieue du Grand Conakry. Selon lui, il a été pris pour cible par des inconnus qui ont tenté de l’embarquer de force.

    « J’avais rendez-vous avec un conducteur de la ligne Maci-Conakry pour lui remettre un colis destiné à Maci. J’attendais en bordure de route lorsqu’un autre véhicule s’est arrêté. Deux individus en sont descendus et se sont précipités sur moi. Ils ont essayé de m’embarquer dans leur voiture, mais j’ai résisté. Heureusement, deux jeunes qui se rendaient à la prière de l’aube étaient de l’autre côté de la route. En les voyant courir dans ma direction, mes agresseurs ont immédiatement rebroussé chemin et se sont enfuis à toute vitesse », a-t-il raconté.

    Lire aussi : Latif DIALLO « en cachette » : « je ne me sens pas totalement en sécurité »

    Le journaliste précise n’avoir jamais reçu de menaces en lien avec son métier. Il estime toutefois que cet acte pourrait être lié à sa participation récente à une réunion de réconciliation entre les localités de Gongoré et Maci, dans la préfecture de Pita.

    « C’est encore incertain, mais je pense que cette tentative d’enlèvement est liée à ma récente médiation dans le conflit entre Maci et Gongoré. J’y ai dénoncé un réseau de malfrats opérant à Gongoré dans l’impunité totale », a-t-il déclaré.

    Mamadou Mouctar SYLLA

  • Le Mali tourne définitivement la page de la MINUSMA

    Le Mali tourne définitivement la page de la MINUSMA

    Au Mali, la mission de maintien de la paix MINUSMA de l’ONU quitte définitivement le pays après dix ans de présence.

    Les autorités maliennes récupèrent ce 15 novembre le camp de la MINUSMA à Bamako, le dernier camp encore occupé par la mission onusienne de maintien de la paix au Mali, après la rétrocession de celui de Gao en juillet dernier et de celui de Tombouctou en décembre 2023.

    À la suite du retrait de la mission achevé le 31 décembre 2023 conformément à la Résolution 2690 du Conseil de sécurité de l’ONU, certaines équipes sont restées au Mali pour achever la phase de fermeture lancée le 1er janvier 2024.

    Lire aussi : Le Mali accuse la « communauté internationale » d’inaction face au soutien présumé de l’Ukraine aux groupes terroristes au Sahel

    Initialement prévu pour durer jusqu’au 31 décembre, ce processus a pris fin de manière anticipée ce 15 novembre « grâce aux efforts du gouvernement », selon le ministre malien des Affaires étrangères.
    Cette étape finale a été marquée par la rétrocession du camp de Bamako et le rapatriement complet du
    personnel civil international, des contingents et des équipements, scellant ainsi le retrait définitif de la
    MINUSMA.

    La MINUSMA, créée le 25 avril 2013 par la résolution 2100 du Conseil de sécurité de I’ONU, avait pour mandat de soutenir le processus politique au Mali et de contribuer à la stabilisation du pays. La mission a compté jusqu’à 15 000 militaires et civils.

    Défis sécuritaires

    Le Conseil de sécurité de l’ONU avait notamment confié à la mission la tâche d’aider le Mali à sécuriser le territoire, mais après dix ans de présence, son départ avait été exigé par les autorités maliennes qui estimaient que les Casques bleus ne sécurisaient pas suffisamment le pays.

    Le Mali, dirigé par le colonel Assimi Goïta depuis le coup d’État de mai 2021, est confronté en effet à une montée des groupes terroristes et des mouvements rebelles.

    Afin de faire face à l’insécurité et aux défis posés par le terrorisme, Bamako s’est alié à Ouagadougou et Niamey en actant le 6 juillet la création de la confédération de « l’Alliance des États du Sahel » (AES), décidée le 16 septembre 2023.
    Les trois États sahéliens avaient annoncé le 28 janvier dernier leur retrait de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l »Ouest), une organisation qu’ils jugent instrumentalisée par la France, soulignant leur décision « irréversible ».

    Ils ont justifié cette décision par l’ingérence de puissances étrangères, le manque d’assistance de la Cédéao dans la lutte contre le terrorisme ainsi que les sanctions décidées à leur encontre par cette organisation dont ils étaient pourtant membres.

  • Presse : Guineepanorama plonge dans le quotidien des journalistes des médias fermés

    Presse : Guineepanorama plonge dans le quotidien des journalistes des médias fermés

    Nous poursuivons notre Grand Dossier consacré à la situation du personnel des médias fermés en Guinée. Cette fermeture a entraîné la perte de nombreux emplois. Comment vivent les journalistes et chroniqueurs d’émissions populaires ? Guineepanorama.com a rencontré Boubacar Sanso BARRY, ancien chroniqueur à Djoma Médias pour en discuter.

    Célèbre chroniqueur de l’émission phare « On refait le monde » de Djoma Média, Boubacar Sanso BARRY est absent des micros et des écrans depuis près de six mois. Une situation qu’il juge difficile, mais qui ne l’a pas empêché de trouver un point de chute.

    « Ce n’est pas évident. C’est vrai qu’à Djoma, cela nous rapportait un certain revenu, mais c’était surtout sur le plan professionnel que nous nous épanouissions. On avait le sentiment de vivre dans un pays où l’on exerçait son métier en toute liberté. Mais depuis le 22 mai, tout s’est arrêté subitement, sans qu’on en comprenne nécessairement les raisons. Professionnellement, c’est un coup dur. Je pense que chacun a essayé de se réorganiser à sa manière. Djoma n’était pas mon seul travail. Je travaillais aussi parallèlement avec le groupe Djely, à la fois pour la télévision et pour le site. Une fois l’arrêté pris, je me suis beaucoup recentré sur Djely, que l’on essaie d’animer du mieux que l’on peut », a-t-il expliqué.

    Lorsqu’on lui demande comment il gère les charges familiales, le journaliste répond : « Par la grâce de Dieu, on réussit à assumer les charges quotidiennes, et on espère que cela continuera ainsi. Mais il faut bien l’avouer, c’est un peu plus difficile qu’avant. On nous a inculqué des valeurs de résistance face aux difficultés avec dignité. Ce n’est pas le fonctionnement normal d’un pays, mais on finira par sortir de cette crise », a-t-il affirmé avec espoir.

    Lire aussi : Publireportage – Innovacom Guinée : l’audace créative au service de la communication moderne

    Notre interlocuteur n’est au courant d’aucune négociation en cours, mais il reste tout de même optimiste. Pour lui, les autorités semblent confortables dans cette situation. « Je ne sais pas s’il y a une raison particulière qui pousserait les autorités à engager des négociations. Elles peuvent se sentir en sécurité dans cette situation. Je ne pense pas qu’elles se hâteraient de relancer ces médias et de permettre que ces dénonciations se fassent. De plus, il n’y a pas eu de mobilisation citoyenne comme je l’avais espéré. Je suis un peu déçu par la passivité générale, tout le monde semble se résigner », a-t-il regretté.

    Mamadou Mouctar SYLLA