« …Aujourd’hui, on a 55 morts, abattus. Ils n’ont pas eu droit à la moindre justice, la moindre enquête pour savoir qui les a tués… »
Le président du parti Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG) a organisé un meeting à Chicago ce mercredi 21 août 2024. Lors de ce rassemblement qui a connu la participation du couple Martin FAYULU (leader politique de la RDC)
et de Luis Filipe TAVARES du Mouvement Pour la Démocratie (MPD) au Cap-Vert, Cellou Dalein DIALLO, a exprimé ses préoccupations face à la situation politique en Guinée. Il a critiqué la junte au pouvoir pour ses manquements aux engagements pris lors de la prise du pouvoir, tout en réaffirmant son combat pour l’instauration d’une réelle démocratie en Guinée.
Devant ses militants et sympathisants, Cellou Dalein DIALLO, n’a pas manqué de mots pour dénoncer la situation alarmante qui prévaut en Guinée. Il a rappelé que la junte, en prenant le pouvoir, avait formulé des promesses qui avaient suscité un certain espoir au sein de la population et même au sein de son parti.
« La situation dans notre pays, vous le savez, est très, très, très grave. Aujourd’hui, la junte qui s’est emparée du pouvoir avait pris des engagements et décliné un discours de prise du pouvoir qui nous avait rassurés. Nous les avons soutenus – ce n’est pas parce que nous sommes partisans d’un coup d’État – mais parce que nous voulons que le peuple exerce pleinement son droit de choisir ses dirigeants et de sanctionner par les urnes, ses dirigeants », a-a-t-il déclaré.
L’opposant historique a réaffirmé son attachement aux principes de la démocratie, dénonçant les tentatives de justification d’une « démocratie à l’africaine » qui contourne les valeurs universelles de liberté et de choix populaires. Pour lui, la démocratie implique non seulement le respect des engagements pris, mais aussi celui du serment fait devant le peuple.
« Ceux qui ne veulent pas de démocratie disent qu’il y a une démocratie à l’africaine. Ils n’acceptent pas qu’on leur impose une démocratie à l’américaine ou à l’européenne.
Mais il y a les principes de base de la démocratie ! C’est d’abord le choix par le peuple de ses dirigeants. Mais c’est [ce n’est] pas développer la délinquance électorale chaque fois, changer les constitutions, concentrer tous les pouvoirs dans les mains d’un tyran – la démocratie c’est des règles universelles – la démocratie, c’est aussi le respect des engagements, le respect du serment ».
CDD n’a pas manqué de rappeler les promesses de la junte au moment de leur prise de pouvoir, notamment celles de mettre fin à l’instrumentalisation de la justice, aux dysfonctionnements institutionnels et aux violations des droits humains. « La junte avait juré à la prise du pouvoir de mettre fin à l’instrumentalisation de la Justice, au dysfonctionnement des institutions, au piétinement des droits et libertés des Guinéens. Elle l’avait dit et inscrit même dans la charte : « aucune situation d’exception ne peut justifier la violation des droits humains ». Aujourd’hui, on a 55 morts, abattus. Ils n’ont pas eu droit à la moindre justice, la moindre enquête pour savoir qui les a tués », a-t-il déploré.
L’engagement de la junte à organiser des élections avant la fin de l’année 2024 et à ne pas prolonger la transition au-delà du délai fixé a également été mis en cause. Cellou Dalein Diallo a ainsi critiqué les récentes déclarations du CNRD, indiquant leur incapacité à respecter ces délais, tout en mettant en garde contre une éventuelle candidature des membres de la junte à la prochaine présidentielle, en contradiction avec les engagements initiaux. « Ils veulent mettre [remettre] ça aussi en cause. Vous les avez écouté [aujourd’hui] ! Ils avaient dit, le président [Mamady DOUMBOUYA] je le cite : « ni moi, ni aucun membre du CNRD, aucun membre du gouvernement, aucun membre du CNT ne serait candidat à l’élection présidentielle » « On ne pourra pas, on ne pourra pas ».
La légitimité, le soutien qu’on leur a apporté, c’est sur la base du discours et des serments. Dès lors qu’ils renoncent à ces engagements, ils ne doivent plus bénéficier de notre soutien », a-t-il martelé, tout en appelant à la poursuite du combat pour la démocratie et en hommage aux victimes des violences politiques.
C’est donc un appel à la résistance que lance Cellou Dalein DIALLO contre ce qu’il considère être un retour aux pratiques autoritaires.
La rédaction