Après la condamnation de l’ancien Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory FOFANA, le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), Aly TOURÉ, a réagi avec satisfaction au verdict prononcé ce jeudi 27 février 2025.
« C’est un motif de satisfaction »
Interrogé sur le jugement rendu par la chambre de jugement de la CRIEF, le magistrat a insisté sur le bien-fondé de la décision. Selon lui, les éléments du dossier démontrent clairement l’implication de l’ancien chef du gouvernement dans des transactions financières douteuses. « Pour nous, c’est un motif de satisfaction – ce n’est que justice parce que si vous voyez les documents dans lesquels monsieur Ibrahima Kassory Fofana a fait des signatures des différents virements bancaires, vous comprendrez aisément que la décision de la chambre de jugement est bien fondée. »
Cette déclaration vient conforter la position du parquet spécial, qui avait requis la même peine d’emprisonnement contre l’ancien Chef du gouvernement (2018-2021).
Retour à la maison centrale ?
Depuis plusieurs mois, Ibrahima Kassory FOFANA est hospitalisé pour raisons de santé. Avec la condamnation désormais prononcée, la question de son retour en détention se pose. Le procureur précise que cette décision dépendra de l’avis médical. « Il était jusque-là à la clinique pour des besoins de traitement. Nous allons nous adresser au médecin si son état ne nécessite plus de soin, nous allons le faire réintégrer à la maison centrale. »
Ainsi, le sort de l’ancien Premier ministre semble désormais entre les mains des experts médicaux, bien que son maintien en détention soit acté par la justice.
Un verdict rendu malgré l’absence du prévenu
Un point clé de ce procès reste l’absence répétée de Kassory FOFANA à l’audience. Le procureur a tenu à clarifier les implications juridiques de cette absence, affirmant que la décision a été rendue en toute légalité. Selon lui, l’absence de Kassory à l’audience ne remet en cause ni la légitimité ni la solidité du verdict. « Le juge a motivé le caractère contradictoire de la décision. Vous savez, un prévenu, quand il est cité régulièrement, doit comparaître. Et si, par sa volonté, le prévenu lui-même ne comparaît pas, tant qu’on ne l’a pas extrait sans qu’on ne lui ait exhibé une lettre d’avertissement en tant que détenu qu’il n’est pas venu, c’est parce que simplement il a décidé de ne pas venir et la décision à son encontre ne peut être que contradictoire. »
Avec cette condamnation, la CRIEF envoie un nouveau signal fort dans sa lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics en Guinée. Mais cette affaire pourrait ne pas s’arrêter là, l’ancien Premier ministre disposant encore de voies de recours pour contester la décision. Ses avocats ont réitéré cette volonté lors des précédentes audiences.
À suivre…!
Saa Joseph KADOUNO