Le Parquet général près la Cour d’Appel de Kankan a publié un communiqué ce vendredi, 04 octibre 2024, en réponse aux propos tenus par le préfet de Kankan lors de la cérémonie d’inauguration de la statue du président Mamadi DOUMBOUYA dans la ville. Le préfet avait menacé que toute personne agissant comme le défunt pédiatre, Mohamed DIOUBATÉ, qui avait brûlé des effigies du chef de l’État, subirait le même sort. Ce discours, relayé sur les réseaux sociaux et dans la presse, a suscité l’indignation, d’autant plus qu’il a été révélé que le médecin souffrait d’une maladie mentale.
Le Parquet indique que, selon l’« expertise médico-légale » réalisée à l’hôpital régional de Kankan le 27 septembre 2024, la mort du pédiatre est liée à un « cas idiopathique » – une condition sans cause clairement identifiable. Il est précisé dans le communiqué que son état de santé avait conduit à la délivrance successive de deux ordonnances « d’expertise psychiatrique » en date du 17 Septembre 2024 et « portant suivi et traitement médical » en date du 26 Septembre 2024.
Le Parquet dit déplorer les propos tenus par le préfet, soulignant que ce type de discours est « de nature à troubler l’ordre public », en cette période délicate de transition pour le pays.
Le Parquet de Kankan termine en appelant les autorités administratives à la prudence et à la retenue dans leurs communications, en évitant toute déclaration susceptible d’alimenter des tensions ou des malentendus.
Reste à savoir si le communiqué du Parquet va pouvoir convaincre l’opinion publique sur l’attitude du préfet qui semble assumer ses dires, sachant que des civils ont fait l’objet de poursuites judiciaires pour, dit-on, avoir tenu des propos troublant l’ordre public. Dernier cas illustratif, des membres de l’ONG les messagers du peuple dirigée par Francis HABA. Accusés d’« atteinte et de menace à la sécurité publique » pour avoir appelé, par voix électronique, à s’opposer à la condamnation de Moussa Dadis CAMARA, dans le procès du 28 septembre, ils attendent le verdict de leur procès devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Le code pénal en ses articles 282 et suivants stipule que la menace de mort est passible d’une condamnation à sept ans de prison et/ou d’une amende de 3 000 000 de francs guinéens.
La rédaction