Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï LAVROV a exprimé la volonté de la Russie d’aider le Sénégal et d’autres pays africains à renforcer leurs capacités de défense et à améliorer leur préparation à la lutte contre le terrorisme. Il l’a dit lors d’une conférence tenue à Moscou le jeudi 29 août 2024, en présence de son homologue du Sénégal, Yassine FALL.
Au cours de cette rencontre, Sergueï LAVROV a souligné l’importance des initiatives menées par l’Afrique pour relever les défis sécuritaires dans les régions du Sahara et du Sahel. « La Russie est prête à aider le Sénégal et d’autres pays africains à renforcer leurs capacités de défense et à améliorer la préparation à la lutte contre le terrorisme de leurs forces armées et de leurs services spéciaux », a-t-il déclaré.
S. LAVROV a également souligné la position de la Russie sur la promotion d’accords entre les pays africains eux-mêmes pour gérer la situation dans les régions du Sahara et du Sahel, plutôt que de compter sur les nations occidentales pour servir de médiateur ou dicter les conditions. « Nous préconisons généralement que la situation dans les régions du Sahara et du Sahel soit soumise à des accords entre les pays africains eux-mêmes, et non négociée par les pays occidentaux », a ajouté le chef de la diplomatie russe.
Le diplomate russe tient ces propos déclaration à un moment où la situation sécuritaire au Sahel se détériore, avec une augmentation des activités terroristes et de l’instabilité politique qui constitue une menace importante pour la région. L’offre d’assistance de la Russie pourrait signaler un changement dans la dynamique géopolitique de la région, alors que les pays africains recherchent de plus en plus des partenariats en dehors des alliances occidentales traditionnelles.
Les remarques du ministre russe pourraient également trouver un écho auprès d’autres pays africains qui cherchent à diversifier leurs partenariats de sécurité dans un contexte de préoccupations croissantes concernant les influences extérieures dans les affaires régionales.
Alors que la Russie continue d’affirmer son influence en Afrique, le message de Lavrov souligne l’intérêt stratégique de Moscou à renforcer ses liens avec les pays africains tout en promouvant un discours d’autonomie africaine pour relever les défis de sécurité du continent.
Les exemples du Mali, du Burkina et du Niger en font fois. Grâce à l’appui de Moscou, le Mali a pu reconquérir la ville stratégique de Kidal, tombée aux mains des rebelles de l’Azawad depuis près d’une décennies. Moscou fournit également des armes au Burkina et au Niger pour assurer l’intégrité de leurs territoires envahis par des groupes armées terroristes.
Toutefois, l’aide proposée par la Russie aux pays africains reste énigmatique. Du côté de l’occident, elle est perçue comme une démarche voilée de profiter des ressources naturelles des pays bénéficiaires. Aussi, l’incursion spectaculaire de l’Ukraine à plusieurs kilomètres dans le territoire russe soulève des inquiétude sur la puissance militaire de Moscou.
Saa Joseph KADOUNO