Le procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions économiques et financières (CRIEF) a récemment annoncé le démantèlement d’un réseau de corruption impliquant des douaniers et des transitaires. Ces derniers sont accusés d’avoir contourné les procédures de paiement classiques pour procéder au recyclage des « FT » qui aurait conduit au détournement présumé de la folle somme de 700 milliards de francs guinéens. Une source de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) contactée pour clarifier ce terme explique que les FT désignent des « transferts de fonds » et sont une opération comptable standard dans les transactions bancaires, particulièrement celles de virement d’un compte à un autre.
Selon l’expert de la BCRG, le terme FT provient de l’abréviation anglaise « Fund Transfer », utilisée dans le logiciel C24 pour les transactions entre comptes. Chaque opération de transfert de fonds est enregistrée par ce logiciel, et l’annotation « FT » apparaît automatiquement à l’écran pour désigner cette opération, qu’il s’agisse de virements bancaires classiques ou d’autres transactions financières. Il a précisé que ce processus est une procédure « comptable normale », utilisée par toutes les institutions bancaires pour effectuer des virements, sans distinction entre les types de bénéficiaires.
Le recyclage des FT : une pratique illégale
Bien que l’annotation FT désigne un transfert de fonds légal, l’affaire portée devant la CRIEF semble impliquer une utilisation frauduleuse de ces transactions. Le « recyclage des FT » reproché aux douaniers et aux transitaires fait référence à l’appropriation illégale des fonds transférés. Concrètement, ces derniers auraient contourné les procédures réglementaires et manipulé les transferts pour permettre à des fonds d’être utilisés à des fins de blanchiment ou d’autres activités illicites.
Le recyclage de FT pourrait impliquer des pratiques telles que la manipulation de documents de transfert pour dissimuler la véritable destination des fonds ou leur acheminement à des parties non autorisées. Cette activité est qualifiée de corruption, car elle permet à des acteurs de détourner des fonds, souvent en violation des normes douanières et fiscales.
Toutefois, notre source a précisé que le dossier est actuellement traité par la Gendarmerie et qu’il est prématuré de faire des commentaires officiels tant que l’investigation n’a pas abouti. « C’est un dossier qui est encore pendant à la Gendarmerie. Nous, nous ne pouvons pas nous prononcer », a-t-il signifié au bout du téléphone.
Les yeux restent tournés vers la CRIEF qui a promis de communiquer sur l’évolution du dossier qui a déjà vu certaines personnes suspectes dont le Directeur général des Douanes et son adjoint placées sous mandat de dépôt.
À suivre !
Saa Joseph KADOUNO