Évadé de la Maison centrale de Conakry dans la nuit du 4 novembre 2023 par un commando armé, Claude PIVI a été arrêté le 17 septembre 2024 dans un petit village au Libéria. L’ancien ministre de la Sécurité présidentielle sous les régimes de Moussa Dadis CAMARA et d’Alpha CONDÉ a été extradé à Conakry. Cette fois-ci, il est détenu à la prison civile de Coyah. La situation suscite des réactions diverses au sein de la population de la capitale guinéenne. Pour certains, elle est perçue comme une humiliation et un déshonneur indescriptible, tandis que d’autres estiment qu’il n’aurait jamais dû fuir.
Mamady DIABATÉ, enseignant, considère l’arrestation de Claude PIVI comme une source de désolation, surtout au regard de son passé militaire en Guinée. « C’est à travers les réseaux sociaux que j’ai vu les images. Je trouve cette arrestation humiliante et déshonorante. Si l’on fait référence à son passé, Claude Pivi était une figure importante au sein de l’armée guinéenne. Il a occupé de hauts postes, notamment celui de ministre à la présidence. Dans la culture mandingue, la mort est préférable à l’humiliation », a-t-il regretté.
L’enseignant critique également l’évasion de Claude PIVI, qu’il qualifie de grave erreur de jugement. Selon lui, les torts causés par PIVI durant son service militaire se retournent aujourd’hui contre lui.
« Son évasion a été spectaculaire, mais elle a coûté la vie à des hommes. Quelques mois après, c’est encore ce même Pivi qui est arrêté. Il a commis trop de crimes en Guinée. Moi, personnellement, je suis témoin d’une de ses bavures à Lansanaya Magasin. Lui et ses hommes s’attaquaient aux boutiques des citoyens, et il brutalisait les leaders politiques. C’est ce péché qui se retourne contre lui aujourd’hui », a-t-il dénoncé.
Rencontré à la Cimenterie, Roland KOTEMBÈDOUNO, pense que Claude PIVI n’aurait pas dû fuir. Il souligne que cette évasion agrave sa situation judiciaire.
« Ce que je peux dire, c’est que Claude Pivi a fait un mauvais choix en fuyant. Maintenant, il devra répondre de deux crimes : celui du 28 septembre 2009 et les meurtres commis lors de son évasion de la Maison centrale de Conakry », a-t-il déclaré.
Pour l’instant, l’ancien ministre de la sécurité présidentielle n’a pas donné tous les détails de cette évasion qui a surpris plus d’un. Il n’a seulement déclaré que des hommes allés à sa recherche l’ont « blancé » dans la voiture, direction son village, en forêt, d’où il dit avoir rejoint le Libéria de lui-même. Lui a-t-on forcé la main ? En vous de juger !
Aly Pires CAMARA