Le commissariat central de Sonfonia a présenté ce vendredi 11 avril 2025 un groupe de personnes interpellées lors d’une opération de police ciblant des zones soupçonnées d’activités illicites. Au total, vingt individus, dont une jeune femme, ont été arrêtés. Parmi les objets saisis : des tenues militaires, du chanvre indien, de la drogue dure (Kush), du chich, deux couteaux, deux paires de ciseaux, une chicha traditionnelle et un téléphone portable.
Au cœur de cette affaire, plusieurs interpellés ont tenté de justifier leur présence ou les objets retrouvés en leur possession. Certains affirment avoir été pris dans la confusion d’un moment anodin, d’autres reconnaissent leur proximité avec des lieux connus pour leur fréquentation douteuse, tout en niant toute implication directe.
Bruno BANGOURA, l’un des jeunes interpellés, se défend avec véhémence : « On m’a pris à la Vidéo Club à Sonfonia-Centre. Je regardais la télé. J’étais arrêté même avec le chef de quartier. On regardait la télé. Quand le but est rentré, je suis sorti maintenant pour crier . J’ai vu les policiers venir – ils ont dit : ‘pourquoi tu portes cette tenue ?’. J’ai demandé si la tenue-là est reclamée [le port de cette tenu est interdit] ? Ils m’ont intimé de monter dans le pick-up. Je connais rien. Mon Papa c’est un Gendarme. Quand il quittait à la formation, il a amené. Il travaille à Kalenko.
Il n’y avait rien d’autre sur moi. Le soir-là, la pluie était venue. J’avais pas de pull-over, j’ai porté ça ».
Même son de cloche du côté de Oumar CAMARA, qui affirme que la tenue militaire qu’il portait provenait de son ancien emploi : « Je travaillais à Boffa comme mécanicien chauffeur, c’est là que j’ai eu la tenue. Je ne savais pas que c’était interdit. On regardait le match chez le chef de quartier. Les policiers sont venus, ils m’ont posé des questions. J’ai dit que je ne suis pas militaire. Je ne consomme pas de drogue, même s’il y a un coin à côté où certains en prennent. »
Mohamed Salifou CAMARA parle quant à lui d’une arrestation arbitraire : « J’étais chez moi en train de surfer. Mes amis regardaient le match à l’intérieur. Un d’eux avait du chich. Les policiers m’ont embarqué, ont pris ma télé et d’autres biens. Je nie que cet endroit soit un lieu de consommation de drogue. »
Seule femme parmi les personnes interpellées, Aissatou BAH explique : « Je quittais chez ma mère à Hafia, j’étais partie chercher ma perruque. J’ai appelé ma copine comme elle était tout près. Si je lui disais que je partais chercher ma perruque, elle allait me dire qu’elle n’est pas à la maison. Je suis partie, j’ai trouvé les policiers. Ils ont commencé à me questionner. Je leur ai demandé qu’est-ce que j’ai fait ? À leur tour, ils m’ont demandé ce que j’étais allée chercher. Je leur ai dit que je suis venue chercher ma perruque. Ils m’ont dit d’appeler la personne que j’étais allée chercher. C’est comme ça ils m’ont pris. Je sais qu’on consomme de la drogue là-bas mais moi je ne prends pas. »

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Malgré les protestations, les objets saisis notamment les tenues militaires, les drogues et les armes blanches laissent planer le doute sur l’innocence de certains individus. Les forces de sécurité assurent que l’enquête est en cours pour déterminer le degré d’implication de chacun. Les auditions se poursuivront devant un tribunal compétent.
« Après audition, ces mis en cause pourraient être poursuivit pour association de malfaiteurs, détention consommation et vente de substances PSYCHOTROPES et port illégale de tenue militaire. Respectivement, ces infractions sont prévues et punies par les articles 784, 812, 678 et suivants du code pénal guinéen en vigueur. Ces présumés malfaiteurs seront présentés dès aujourd’hui au Tribunal de 1ère Instance de Dixinn pour répondre de leurs actes », a expliqué Capitaine Rama BALDÉ, Porte-parole de la Police nationale, présente sur place.
Notez que ces opérations s’inscrivent dans le cadre de la campagne de démantèlement « des zones criminogènes » dans le grand Conakry, lancé par les autorités guinéennes il y a quelques mois.
Saa Joseph KADOUNO