Cela fait désormais 102 jours que les leaders du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) ont disparu en Guinée, une situation qui continue de soulever l’indignation. Face à ce drame, les critiques se sont multipliées à l’égard de la France, accusée de garder le silence ou de se rapprocher du régime militaire de Conakry, dirigé par le Général Mamadi DOUMBOUYA.
Interrogé sur la position de la France concernant cette disparition, Christophe LEMOINE, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, a tenu à clarifier la situation. « C’est un sujet qui a été évoqué avec les autorités guinéennes », a-t-il déclaré, tout en soulignant que la France insiste pour que toute la lumière soit faite sur les circonstances entourant cette disparition inquiétante.
Le silence apparent de Paris a suscité une vive controverse, d’autant que la France n’a pas publiquement exercé une pression forte pour obtenir des réponses concrètes du régime guinéen. Cette posture est perçue par certains observateurs comme un signe de complaisance envers les militaires au pouvoir. Pourtant, Lemoine a affirmé que le message de la France était clair : « Des réponses doivent être apportées aux inquiétudes absolument légitimes des victimes et des proches », a indiqué le porte-parole du Quai d’Orsay.
Bien que la France se déclare préoccupée par cette affaire, son manque d’actions concrètes pour faire avancer l’enquête reste une source de frustration pour les militants des droits humains et une partie de la population guinéenne. L’enquête, toujours en cours, est suivie de près par Paris, selon le porte-parole du ministère, qui a ajouté : « Nous attendons d’avoir les résultats de l’enquête et nous attendons de voir comment nous pourrons ensuite avancer. »
Le contexte international joue également un rôle non négligeable dans cette affaire. Les relations entre la France et la Guinée semblent s’être raffermies malgré les critiques, ce qui amène certains à se demander si les intérêts diplomatiques et économiques ne priment pas sur les droits humains.
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La disparition des leaders du FNDC est un test pour la politique étrangère française en Afrique de l’Ouest, où la France se trouve régulièrement confrontée à des régimes militaires suite aux nombreux coups d’État survenus ces dernières années. La gestion de cette situation sera scrutée de près, tant à Conakry qu’à Paris.
La rédaction