Bien que condamné, le doyen Bakary Gamalo BAMBA est rentré chez lui ce mardi 3 décembre 2024, accompagné de sa femme et de quelques membres du bureau de l’Association Guinéenne des Éditeurs de la Presse Indépendante (AGEPI). À sa sortie du tribunal, le journaliste a exprimé sa satisfaction tout en remerciant ceux qui l’ont soutenu pendant cette épreuve.
Vêtu d’une chemise blanche et affichant un sourire de soulagement, Bakary Gamalo BAMBA est désormais libre après 40 jours passés à la maison centrale où il était en détention préventive. Pour lui, cette expérience fait partie des risques du métier. « C’est un sentiment de satisfaction. Je remercie l’ensemble des journalistes pour leur contribution, le SPPG et l’AGEPI. Ce qui est arrivé fait partie des risques du métier. Je suis loin d’être découragé. Ça me galvanise davantage. Vous avez vu, lors du procès, ils sont venus dire autre chose. Si je n’avais pas enregistré, ce serait différent. Mais je vais continuer à enquêter sur le dossier », a-t-il déclaré.
Le Syndicat de la Presse Privée de Guinée (SPPG) partage des sentiments mitigés face à cette issue. Bien qu’heureux de voir leur confrère recouvrer sa liberté, ils déplorent sa condamnation sur la base du code pénal alors qu’il était dans l’exercice de son métier. « J’ai un sentiment mitigé. D’abord, la joie de rentrer avec le doyen Bakary Gamalo Bamba à la maison. Il recouvre sa liberté, et cela est une victoire pour nous. Mais d’un autre côté, je déplore sa condamnation sur la base du code pénal, alors qu’il était dans l’exercice de ses fonctions de journaliste. Les magistrats qui ont traité ce dossier semblent ignorer complètement l’existence de la loi sur la liberté de la presse. Cela signifie que demain, quelqu’un pourrait être maintenu en prison de manière similaire », a déclaré Sékou Jamal PENDESSA, présent au Tribunal.
Le Secrétaire du SPPG poursuit en dénonçant la confiscation du téléphone de Bakary Gamalo BAMBA, jugée contraire au respect de sa vie privée. « Son téléphone, c’est sa vie privée. Le tribunal qui accuse notre confrère d’atteinte à la vie privée du plaignant confisque pourtant son téléphone pour fouiller dedans. Cela est une contradiction majeure. C’est un journaliste, pas un rebelle. On doit respecter sa vie privée. »
Mamadou Mouctar SYLLA