Un nouveau bilan accablant a été établi par un consortium d’ONG sur la tragédie survenue au Stade du 3 avril de N’Zérékoré lors de la finale du tournoi doté du trophée Général Mamadi DOUMBOUYA, le 1er décembre 2024. Ces chiffres ont été révélés lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi 14 février 2025 à la Maison de la Presse de Conakry.
Dans une première déclaration, le consortium avait annoncé un bilan de 135 morts et une cinquantaine de disparues. Face aux questions des journalistes, le porte-parole a expliqué qu’il s’agissait d’une estimation faite dans l’urgence des événements. Désormais, le nombre de victimes recensées s’élève à 140 décès. « Il a été dénombré 140 décès, 11 cas de disparues », a déclaré Me Koné Labilé Christophe LOUA, Président de Avocats Sans Frontières Guinée, justifiant ces décès par l’intervention non professionnelle des forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et la bousculade. Il a aussi expliqué que de nombreuses victimes morts et blessés l’ont été du fait des véhicules administratifs et personnels qui cherchaient à se frayer du chemin.
De nombreux dégâts matériels ont également été signalés, notamment le saccage et l’incendie d’un poste de police.
Selon le rapport présenté par Me Koné, une grande partie des blessés légers n’a pas été prise en charge par l’hôpital régional. « La plupart des blessés notamment les moins graves, n’ont pas transité par l’hôpital régional. Ils ont préféré s’offrir des soins personnels soit dans les cliniques privées, soit avec l’aide de guérisseurs traditionnels », a-t-il déclaré.
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De son côté, l’exécutif continue de s’en tenir à son bilan provisoire de 56 morts, en attendant la publication officielle du rapport d’enquête de la commission mise en place pour faire la lumière sur ce drame.
Cette divergence de bilans alimente la polémique et soulève des interrogations quant aux circonstances exactes de cette tragédie. Les familles des victimes et les organisations de la société civile réclament plus de transparence et des mesures concrètes pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.
À suivre…!
Saa Joseph KADOUNO