Le collectif d’avocats représentant des victimes du drame survenu au Stade du 3 avril à N’Zérékoré en décembre 2024 a officiellement saisi la justice. Maître Paul Lazard, membre du collectif constitué par un consortium d’ONG de défense des droits de l’homme, a annoncé ce lundi 10 mars 2025 le dépôt d’une plainte auprès du Bureau du procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de N’Zérékoré.
Annoncé le 15 février dernier, la plainte du consortium d’ONG de défense des droits de l’homme concernant le drame au Stade du 3 avril de N’Zérékoré est enfin effective. Selon Me Lazard, un des avocats du consortium, la plainte a été enregistrée sous le numéro 68 et vise à établir les responsabilités dans la tragédie qui a coûté la vie à 140 personnes et laissé 11 autres portées disparues, selon le bilan établi par les ONG. « Je confirme que nous avons déposé la plainte aujourd’hui. Après le dépôt de la plainte, le procureur a deux options : la poursuite ou la non-poursuite. S’il opte pour la poursuite, il pourra soit saisir une unité d’enquête de la Gendarmerie ou de la Police, soit confier l’affaire à un juge d’instruction pour approfondir les investigations et établir les responsabilités », a-t-il expliqué.
Les infractions relevées dans la plainte incluent, entre autres, « meurtre, homicide involontaire, coups et blessures volontaires, atteinte à la santé publique, entrave à la saisine de la justice et omission aux mesures d’assistance ». Me Lazard a précisé que la plainte vise des « personnes bien déterminées, dont les organisateurs de l’événement ainsi que certaines personnalités officielles présentes ce jour-là ».
Interrogé sur les délais d’instruction, l’avocat a indiqué qu’il n’existait « pas de délai proprement dit » pour ces types de procédures. « De toutes les façons, nous allons nous rendre soit ce soir, demain ou les jours à venir au Tribunal pour savoir la suite réservée à notre dossier », a-t-il ajouté.
Pour l’heure, le rapport de la commission d’enquête gouvernementale sur ce drame reste inconnu du public, ce qui alimente les interrogations et la pression des organisations de défense des droits de l’homme en faveur de la transparence et de la justice pour les victimes.
Saa Joseph KADOUNO