Les autorités militaires ont pris le taureau par les cornes pour endiguer la crise énergétique qui avait secoué le pays plusieurs mois auparavant. Depuis le jeudi 15 août 2024, un bateau thermique turc, a accosté au Port Autonome de Conakry, mettant fin à la pénurie. Son exploitation, entamée depuis plusieurs semaines, soulage aujourd’hui la population de la capitale, estimée à plus de trois millions d’habitants.
Avant l’arrivée de la centrale thermique flottante, de nombreuses petites entreprises et ménages, dépendants exclusivement de l’électricité, ont dû faire face à de grandes difficultés. Parmi les entreprises impactées par la pénurie d’électricité figure celle de DIALLO Mariama Oury SALL, diplômée en Banque Assurance de l’Université Nongo Conakry (2016) et mère de deux filles. Le 21 juillet 2021, elle s’est lancée dans la transformation des produits agroalimentaires avec son entreprise : « Les Saveurs chez Yama ». Cependant, cette activité, qui nécessite un approvisionnement constant en électricité, a été gravement touchée par la pénurie énergétique provoquée par l’explosion de la plus grande centrale d’hydrocarbures du pays.
« N’ayant pas les moyens d’acquérir un groupe électrogène adapté, la pénurie d’électricité a eu des conséquences graves pour nous. La production et le stockage ont été déstabilisés. À un moment donné, nous étions contraints de travailler au bureau de minuit à six heures du matin. Mais même à ces heures, le courant ne tenait parfois pas, obligeant à interrompre la production en plein milieu de la nuit. Nous avons dû réduire la quantité de production, car il était impossible de conserver nos produits correctement. La fermentation de nos boissons, due au manque d’humidité dans les frigidaires, a également affecté nos ventes. Nous avons perdu beaucoup d’argent. »
Depuis quelques semaines, la situation s’est améliorée à Conakry, grâce à l’exploitation de la centrale thermique turque. Mariama Oury SALL savoure.
« Avant, je vendais pour environ 500 000 GNF par mois. Actuellement, nos ventes oscillent entre 3 500 000 et 8 000 000 GNF par mois. À ce jour, j’emploie 5 salariés permanents (deux commerciaux, deux productrices et un livreur) et j’ai également deux stagiaires. En tout, nous sommes sept personnes à travailler ensemble, et je suis très heureuse », a-t-elle déclaré.
Dans la famille de Jacqueline KOUROUMA, l’électricité joue un rôle essentiel dans la préparation des repas, notamment grâce aux marmites électriques et autres appareils électroménagers. La pénurie d’électricité a contraint la famille à trouver des alternatives : les fourneaux. Depuis la mi-août, la donne a changé.
« J’avais l’habitude de conserver des sauces au réfrigérateur pour une semaine, car le courant était stable. Je cuisinais aussi avec des marmites électriques. Lorsque l’électricité a manqué, j’ai dû abandonner cette habitude et me tourner vers le charbon de bois pour la cuisine. Mais aujourd’hui, nous avons retrouvé nos anciennes habitudes grâce à la stabilité du courant, présente tous les jours depuis environ trois semaines », s’est réjouie la mère de famille.
À noter que les travaux de connexion de la centrale flottante au principal poste de Kaloum ont démarré le 18 août dernier. Depuis, peu de communication des autorités de tutelle.
À suivre !
Tamba Justin LÉNO