Lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi 22 janvier 2025, les 50 docteurs (PhD) recrutés pour rehausser la qualité de l’enseignement supérieur en Guinée ont dénoncé des injustices qui entravent leur mission au sein des universités publiques. Docteur Siba Théodore KOROPOGUI, porte-parole du groupe, a annoncé que ces enseignants-chercheurs ont suspendu leurs activités pédagogiques depuis le 15 janvier 2025, en signe de protestation.
« Nous attirons l’attention des autorités sur cette obligation d’arrêter les cours, effective depuis le 15 janvier 2025. Nous, cinquante enseignants-chercheurs guinéens recrutés dans le cadre de ce processus, avons cessé d’enseigner dans nos universités respectives », a déclaré Dr KOROPOGUI.
Revendications multiples
En plus de dénoncer des retards de paiement de leurs salaires, les enseignants demandent une égalité de traitement salarial avec leurs homologues étrangers, qui, selon eux, bénéficient de meilleures rémunérations. Ils appellent également à une prévision budgétaire pour le financement de la recherche. « Ce ne sont pas seulement les salaires qui nous préoccupent. Nous avons commencé à travailler depuis octobre 2024 et jusqu’à ce jour, nous ne sommes pas payés. Beaucoup d’entre nous vivent dans des conditions difficiles. Certains ont laissé leurs familles à l’étranger pour venir servir leur pays. Pourtant, il y a une grande disparité salariale : un assistant, grade auquel nous appartenons en tant que docteurs peu expérimentés, perçoit huit millions de francs guinéens, soit le même salaire que certains fonctionnaires. Par contre, les enseignants étrangers avec des diplômes équivalents touchent vingt-huit millions, et les professeurs étrangers quarante-trois millions. Nous demandons l’équité salariale entre les enseignants nationaux et étrangers », a insisté Dr KOROPOGUI.
En outre, le groupe réclame un budget pour financer leurs activités de recherche, élément clé pour le développement de l’enseignement supérieur en Guinée.
Les 50 Phd ont également pointé des incohérences dans le processus de recrutement. Initialement, 57 docteurs avaient été admis, mais seuls 50 figurent dans l’arrêté final. Ces derniers appellent les autorités à clarifier cette situation et à réintégrer les exclus dans la fonction publique.
Aly Pires CAMARA