Sommes-nous arnaqués par Orange ? À Tékoulo, une sous-préfecture située à une vingtaine de kilomètres de Guéckédou en Guinée forestière, des citoyens dénoncent la vente des cartes SIM Orange à des prix bien au-delà du tarif officiel de 10 000 francs guinéens. Ces pratiques, jugées abusives, suscitent des réactions indignées parmi la population.
Le prix de la SIM multiplié par huit
Jean KAMANO, un habitant de Tékoulo, témoigne : « Ils ont multiplié par huit le prix des cartes SIM à Tékoulo. Une carte SIM Orange coûte 80 000 francs guinéens. Je n’en ai pas achetée mais un ami l’a achetée à ce prix en ma présence. Cela s’est passé vendredi, 8 novembre dernier. Ces gens disent qu’ils travaillent pour Orange. Ils portent des gilets de Orange. »
Selon lui, malgré ces prix exorbitants, certains habitants se voient contraints d’acheter ces cartes, surtout ceux ayant perdu leurs SIM et souhaitant rester connectés.
Pourtant, sur le site de Orange Guinée consulté ce vendredi, 15 novembre 2024 à 13h30, il est clairement indiqué qu’« une carte SIM Orange coûte 5 000 francs guinéens avec 625 GNF de crédit initial valable 3 mois ».
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Réactivation des numéros : des frais supplémentaires imposés
Alexis Lendén Léno, un autre citoyen, relate une expérience similaire à Guéckédou centre : « Moi, j’ai réactivé deux numéros Orange de mes deux épouses à 50 000 francs guinéens le 19 septembre 2024. Quand je suis allé, ils m’ont dit que si tu as la carte d’électeur c’est 20 000 francs guinéens. Si tu n’en as pas, c’est 25 000 francs guinéens. Les 5 000 représentent les frais des coordonnées de cartes d’électeur qu’ils vont t’attribuer. Ils en ont en grande quantité. »
Il précise que pour acheter une nouvelle carte SIM, une carte d’identité biométrique est exigée, rendant la procédure encore plus complexe et opaque. « Quand tu vas pour acheter une nouvelle puce, on te demande une carte d’identité biométrique. Mais quand on tu vas pour réactiver, on te demande une carte d’électeur », a-t-il affirmé.
Des pratiques à conséquences troublantes
Cette gestion informelle des cartes SIM semble également entraîner des conséquences inattendues. Elle crée des dysfonctionnements potentiels dans l’identification des utilisateurs avec des coordonnées qui ne sont pas les leurs, ce qui peuvent entraîner des erreurs ou des confusions de propriétaires de numéros. Alexis Lendén LÉNO rapporte une situation étrange liée à l’attribution de coordonnées : « Un jour, j’ai appelé le numéro d’un ami, une personne de Mandiana a décroché. J’ai rappelé le même numéro quelques jours plus tard, et cette fois c’est mon ami qui a répondu. Il m’a dit qu’il n’est pas de Mandiana. Je ne comprends rien à cette confusion. »
Ces pratiques, si elles sont avérées, révèlent une exploitation de la dépendance des populations locales à la téléphonie mobile particulièrement au réseau Orange. Il est impératif que les autorités compétentes, en collaboration avec l’opérateur en question, enquêtent sur ces pratiques et prennent les mesures nécessaires pour garantir la transparence et le respect des tarifs officiels.
À suivre !
Saa Joseph KADOUNO