Alors que la fin de l’année 2024 et de la transition approche et que l’annonce d’un référendum constitutionnel reste sans suite concrète, Souleymane Souza KONATÉ, conseiller en communication de l’UFDG, a vivement réagi une telle situation. Lors d’un entretien téléphonique avec Guineepanorama.com, ce mardi 10 décembre 2024, il a critiqué les autorités de la transition et soutenu l’appel du leader de l’UFDG à une mobilisation nationale contre tout prolongement de la transition.
Pour Souleymane Souza KONATÉ, les actions du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) ne laissent aucun doute quant à leurs intentions : « La répression, les arrestations arbitraires et les manœuvres dilatoires sont les outils d’un régime qui refuse de céder le pouvoir. Les élections et le référendum ne sont que des leurres destinés à gagner du temps »
Ces propos font suite à l’absence de calendrier précis pour le référendum constitutionnel initialement prévu en décembre 2024. À 21 jours de la fin de l’année, l’incertitude demeure, ce qui, selon lui, traduit une volonté délibérée des autorités de maintenir le flou et de retarder la transition.
Une exigence claire : le retour à l’ordre constitutionnel
Le conseiller de l’UFDG a rappelé que son parti, aux côtés des Forces vives et de l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD), exigent le respect des engagements de la charte de la transition. Il a insisté sur la nécessité d’un retour à l’ordre constitutionnel avant le 31 décembre 2024 : « Le Premier ministre, par ses dernières déclarations, a montré son mépris pour le peuple guinéen. Le Général Doumbouya doit prendre conscience de l’isolement dans lequel il s’enferme. Les opportunistes qui l’entourent ne sont là que par intérêt. L’histoire est remplie d’exemples de dirigeants qui ont sous-estimé la volonté du peuple. »
Appel à la mobilisation nationale
Dans cet entretien, Souleymane Souza KONATÉ a également soutenu l’appel lancé par le leader de l’UFDG pour une mobilisation générale. Selon lui, cette lutte dépasse les clivages politiques et concerne l’avenir démocratique de la Guinée : « Nous appelons tous les Guinéens à se mobiliser pour défendre nos valeurs démocratiques », a-t-il indiqué.
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Les critiques contre le CNRD se multiplient donc, tandis que l’absence de date pour le référendum alimente les suspicions sur une éventuelle prolongation de la transition. La balle semble désormais être dans le camp des autorités pour apporter des clarifications et apaiser les inquiétudes de l’opposition et de la société civile. Avec ce discours, l’UFDG et ses alliés montrent qu’ils ne comptent pas céder face à ce qu’ils considèrent comme une tentative de confiscation du pouvoir.
Faudrait-il le rappeler : les manifestations de rues sont interdites en Guinée depuis deux ans. Pour l’opposition, l’équation semble difficile à résoudre, alors que la population semble être dans une sorte de résignation, aux nombreux cas de morts enregistrés lors des dernières manifestations notamment à Conakry. En juillet dernier, le porte-parole du gouvernement a déclaré que la fin de la transition n’est pas pour 2024, contrairement au chronogramme de la transition. Deux mois plutôt, le Premier ministre, Amadou Oury BAH, lors d’une intervention sur TV5, a tenu le même langage mais en annonçant la tenu du référendum en décembre 2024.
Saa Joseph KADOUNO