Le début de la nouvelle saison du championnat national de football devrait encore être reporté. Douze clubs, dont le Milo FC, champion de Guinée 2023-2024, refusent de reprendre la compétition tant que le reliquat des subventions de la saison précédente, soit 80 millions GNF, n’aura pas été payé et que des garanties pour la nouvelle subvention ne seront pas obtenues. Lors de l’émission On n’est pas forcément d’accord sur CIS TV, Moriba DOUMBOUYA, secrétaire général du Milo FC, a donné des précisions sur cette « décision collégiale » et les revendications des clubs.
Selon Moriba DOUMBOUYA, les clubs avaient été informés par la Ligue Guinéenne de Football Professionnel (LGFP) qu’une réflexion serait menée pour régler les 80 millions restants sur les 120 millions de subventions promises pour la saison écoulée. À leur surprise, la Ligue a procédé à des appels individuels pour distribuer des chèques, mais seulement de 40 millions GNF, alors qu’elle ne s’était engagée que pour 35 millions. « Les premiers clubs appelés ont découvert un chèque de 40 millions, avec cinq millions ajoutés aux 35 millions précédemment versés. Nous n’avons pas aimé cette façon de procéder, car notre première rencontre avait réuni tous les clubs. Une telle démarche individuelle est louche et manque de transparence », a-t-il dénoncé.
Pour le Milo FC, cette gestion compromet la survie des clubs. DOUMBOUYA insiste sur le fait que si les dirigeants des clubs comme le sien parviennent à trouver 90 % de leurs budgets, la LGFP doit s’efforcer de fournir les 10 % restants, inscrits dans les statuts de la Ligue.
La décision de boycotter la reprise du championnat est, selon Moriba DOUMBOUYA, une mesure collective et non dirigée contre la LGFP ou une autre entité.
« Ce boycott vise à défendre l’intérêt de tous les clubs. Nous ne pouvons pas commencer une nouvelle saison alors que l’ancienne n’est pas soldée. La subvention est notre droit, et nous ne demandons rien de plus. Même si les 80 millions sont payés demain, le Milo FC est prêt à jouer après-demain », a-t-il déclaré.
Il a également révélé que certains clubs avaient été contactés pour être dissuadés de maintenir leur position. Le Milo FC, pour sa part, reste ferme. « Le Milo FC a été appelé – on a fait savoir notre position ».
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Le secrétaire général du Milo FC a profité de l’occasion pour souligner les défis financiers auxquels sont confrontés les clubs guinéens. Il a dénoncé la faiblesse des subventions en Guinée comparée à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, ainsi que l’absence de garanties financières solides pour la saison en cours.
« Même si nous commençons le championnat, rien ne garantit que nous recevrons les 40 millions restants de la saison passée. Une fois que la compétition démarre, il devient plus compliqué de réclamer nos droits. »
À la question de savoir si le boycott est-il une solution, Moriba DOUMBOUYA répond : « Le souci est qu’il n’y a pas eu de garanties. On a compris que même si on commençait le championnat, c’est pas sûr que même l’argent de la saison passée qu’on le recevra, les 40 millions restants – Une fois qu’on commence le championnat, si la ligue ne tient pas ses engagements ça devient plus compliqué d’arrêter ».
La reprise du championnat dépend désormais de la capacité de la LGFP à répondre aux revendications des clubs. En attendant, la pression monte sur elle pour rétablir un climat de confiance. Il faut rappeler que le président de la Ligue a déclaré il y a quelques semaines, la disponibilité des fonds nécessaires pour le démarrage du championnat
À suivre !
Saa Joseph KADOUNO