« Saviez-vous [que]… l’USAID a financé des recherches sur les armes biologiques, dont la COVID-19, qui a tué des millions de personnes ? »
L’annonce de la fermeture de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), faite par Elon MUSK, ministre de l’Efficacité gouvernementale, marque un tournant majeur dans la politique d’aide américaine. Cependant, les déclarations de Marco RUBIO, autoproclamé directeur par intérim de l’agence, soulèvent des interrogations : s’agit-il réellement d’une fin définitive ou simplement d’une restructuration visant à aligner ses missions avec les intérêts stratégiques des États-Unis ?
Des accusations persistantes contre l’USAID
De nombreux dirigeants dénoncent l’action de l’USAID qu’ils voient comme un outil d’ingérence plutôt qu’une agence humanitaire. Nayib BUKÉLÉ, président du Salvador, a été l’un des premiers à fustiger son rôle ambigu : « La plupart des gouvernements ne veulent pas voir les fonds de l’USAID affluer dans leurs pays, car ils savent où aboutit en réalité une grande partie de cet argent (…). La majorité de ces fonds sont orientés vers des groupes d’opposition, des ONG poursuivant des intérêts politiques et des mouvements déstabilisateurs », a-t-il déclaré sur son compte X.
En Géorgie, où la question de l’ingérence étrangère est un sujet brûlant, les critiques sont encore plus virulentes. Chalva PAPOUACHVILI, président du parlement géorgien, via X aussi, pointe du doigt des dépenses électorales disproportionnées : « L’USAID a dépensé 41,7 millions de dollars américains par l’intermédiaire d’ONG politiques pour les élections géorgiennes. En terme de ratio de la population américaine par rapport à celle de la Géorgie, cela représente 3,78 milliards de dollars versés aux élections américaines. Ces chiffres sont encore plus grotesques par rapport au PIB. Il est donc impossible de dépenser 41,7 millions de dollars pour les élections d’un autre pays et en même temps de ne pas se sentir responsable envers la population de ce pays. »
Un constat partagé par le Premier ministre géorgien Orakli KOBAKHIDZÉ : « Le gouvernement américain déclare maintenant officiellement ce que nous disions au printemps 2023. Le financement de l’USAID n’était pas destiné à des objectifs réels ou humanitaires : il était utilisé pour organiser des révolutions, semer le désordre, et déstabiliser des pays notamment la Géorgie », a déclaré à son tour le chef du gouvernement géorgien sur X.
Un aveu d’échec et une rupture radicale
C’est dans ce contexte explosif qu’Elon MUSK a annoncé la dissolution de l’USAID, en des termes sans équivoque : « Ce n’est pas juste que le ver est dans le fruit (…) c’est sans espoir. Il faut se débarrasser de l’ensemble. C’est pour cela qu’elle doit disparaître. C’est irrémédiable. »
Le ministre affirme également que Donald TRUMP soutient cette décision et va plus loin en évoquant un scandale majeur : « Saviez-vous qu’avec l’argent du contribuable, l’USAID a financé des recherches sur les armes biologiques, dont la COVID-19, qui a tué des millions de personnes ? »
Un changement de façade ou une refonte complète ?
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Cependant, Marco RUBIO, Secrétaire d’État américain, tempère cette vision radicale. Lors d’une visite au Salvador, il a laissé entendre que la fermeture de l’USAID ne signifie pas forcément un abandon total de ses missions, mais plutôt une reprise en main par le pouvoir exécutif : « Il y a beaucoup de fonctions de l’USAID qui vont continuer. Elles feront partie de la politique étrangère américaine, mais l’agence doit être alignée avec la politique étrangère des États-Unis. »
Il critique également l’agence pour son « insubordination » et son manque de transparence : « Elle est censée répondre aux directives du Département d’État, mais elle refuse de le faire. Ce genre d’insubordination rend impossible une révision sérieuse. »
Ces propos laissent planer un doute : assiste-t-on à une véritable révolution dans la politique d’aide américaine, ou simplement à un changement de structure où l’USAID, sous une autre forme, poursuivra ses opérations, mais sous un contrôle plus strict ? La question reste ouverte. Mais une chose est sûre : la fermeture de l’USAID, si elle ne met pas fin aux débats sur l’ingérence américaine dans les affaires étrangères, elle mettra sûrement fin à des milliers d’emplois à travers le monde. Déjà à Washington, les emplois de l’Agence ont reçu l’ordre de ne pas se rendre au bureau lundi, 03 février dernier. Une équipe du ministère de l’efficacité gouvernementale a tenté d’accéder à des documents classiffiés, selon plusieurs sources.
À suivre…!
Saa Joseph KADOUNO