À Conakry, la capitale guinéenne, il est rrès courant de voir des immeubles inachevés dans plusieurs quartiers. Certaines de ces structures, dont les travaux ont été interrompus, sont pourtant habitées par des citoyens, malgré les risques qu’elles posent. Certaines de ces constructions se détériorent au fil du temps en raison de l’absence d’entretien. Un autre problème préoccupant concerne les habitations situées en bord de mer, exposant leurs occupants à des dangers permanents. Michel Haba, spécialiste en construction de bâtiments, s’exprime sur ces risques.
« Parlons d’abord des constructions en bord de mer, souvent choisies pour profiter de la fraîcheur. Cependant, il est important de respecter une distance raisonnable entre la mer et l’habitation, car l’air marin ne doit pas être réservé uniquement aux bâtiments en bordure. Les habitations plus reculées en ont également besoin. En outre, construire au bord de la mer nécessite de prendre de nombreuses précautions techniques, notamment au niveau des fondations, pour éviter l’instabilité du bâtiment », explique-t-il.
Il rappelle qu’un incident lié à l’instabilité d’un bâtiment en bord de mer a été observé à l’ex-Palmier, où une construction a été endommagée par les eaux marines. « Ils avaient achevé le bâtiment jusqu’à la toiture, ne laissant que les finitions (électricité, plomberie, peinture). Mais après un certain temps, la présidence a ordonné un audit du bâtiment. Cet audit, dont je préfère taire le nom des entreprises impliquées, a révélé que les semelles des fondations n’étaient pas protégées et avaient été attaquées par les eaux de mer. L’eau s’était infiltrée à travers les parois de béton, endommageant les armatures métalliques. »
Concernant les maisons inachevées, Michel HABA met en garde sur les conséquences : « Aujourd’hui, obtenir un contrat de construction, qu’il soit public ou privé, dépend souvent des relations. Ainsi, on voit même des commerçants ou économistes créer des entreprises de construction, alors qu’ils n’ont aucune expertise dans ce domaine. Un bâtiment laissé inachevé pendant des années, alors que des familles habitent aux alentours, représente un réel danger », alerte-t-il.
Pour conclure, Michel HABA souligne que les bâtiments inachevés ont aussi une forte chance de s’effondrer un jour sous l’effet des infiltrations d’eau, notamment par le toit non protégé ou les murs non crépis, aggravant ainsi le danger pour les habitants.
Tamba Justin LÉNO