L’inadéquation entre les prescriptions médicales et les produits délivrés en pharmacie est un problème récurrent en Guinée. Selon le Dr Madiou DIALLO, pharmacien et promoteur de la pharmacovigilance, ce phénomène résulte souvent d’un défaut de communication entre les acteurs de la chaîne de soins, soulignant ainsi l’importance d’une vigilance dans la gestion des médicaments.
Nombreux sont les patients confrontés à des divergences entre les médicaments prescrits et ceux proposés par les pharmacies. Lors d’un entretien accordé à Guineepanorama.com ce mercredi 11 décembre 2024, le Dr Madiou DIALLO a expliqué les causes de cette situation.
« C’est souvent un problème de communication et de compréhension.
Normalement, le médecin prescrit et le pharmacien dispense les médicaments.
S’il y’a une erreur de prescription, c’est au pharmacien d’intercepter et de corriger le médecin pour l’intérêt du patient.
De fois, la non disponibilité d’une spécialité pharmaceutique peut amener le pharmacien à substitutier le produit, c’est son droit s’il respecte les règles de la substitution », a-t-il déclaré.
Des solutions pour renforcer la confiance et l’efficacité
Pour remédier à ces incompréhensions, Dr DIALLO propose plusieurs mesures :
« -La mise en place d’une Agence de Régulation Pharmaceutique,
-Appliquer une rigueur non seulement au niveau de la délivrance des Autorisations de Mise sur le Marché mais aussi au niveau du contrôle qualité des produits de santé.
-Mettre en place un système de pharmacovigilance performant,
Mettre à la disposition des professionnels des outils de notification accessibles et un circuit de notification bien tracé,
-Renforcer la capacité des acteurs du système de pharmacovigilance.
Aux professionnels de santé
– Notifier les événements indésirables à travers les circuits de notification existants
– Sensibiliser les patients à la notification.
La population
Notification aux professionnels de santé tout événements indésirables observés suite à l’utilisation d’un médicament et ou autres produits de santé.
La pharmacovigilance permet également d’évaluer le rapport bénéfice risque des produits de santé ;
Améliorer les pratiques de prescription, dispensation et administration des médicaments », a-t-il préconisé.
Ces recommandations, si elles sont mises en œuvre, pourraient grandement réduire les incompréhensions entre médecins, pharmaciens et patients, tout en renforçant la sécurité des soins en Guinée.
Mamadou Mouctar SYLLA