« …le garde des sceaux, à travers le parquet général près la cour d’appel de Conakry, instruit à tous les parquets d’instance d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur l’état d’évolution des enquêtes autour de ces crimes… »
Alors que la Guinée fait face à une montée inquiétante de l’insécurité, marquée par des assassinats par balle lors de manifestations non autorisées, notamment à Conakry, le procureur général de la République a publié un communiqué dans lequel il appelle à une intensification des enquêtes et exhorte les tribunaux à faire la lumière sur ces crimes.
Dans son communiqué, le parquet général reconnaît la gravité de cette crise sécuritaire qui frappe Conakry et d’autres localités. Il souligne que ces actes criminels, qu’ils soient commis lors de manifestations non autorisées ou « savamment orchestrés par des individus non identifiés », font l’objet d’enquêtes approfondies par les services de la police judiciaire. « …le parquet général a enregistré dans son ressort, notamment à Conakry, entre autres des cas de morts par balle tant à l’occasion des manifestations spontanées, qu’au cours des attaques à main armée savamment orchestrées par des individus dont les identités sont minutieusement recherchées par les autorités compétentes à tous les niveaux – ces cas de morts par balle, font régulièrement l’objet d’enquêtes par les services de police judiciaire saisis par les soins des procureurs de la République territorialement compétents à l’effet de rassembler les preuves et les livrer aux tribunaux chargés de les punir », déclare Fallou DOUMBOUYA.
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« Ainsi, monsieur le garde des sceaux, ministre de la Justice et des droits de l’Homme a, à travers le parquet général près la cour d’appel de Conakry, instruit à tous les parquets d’instance d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur l’état d’évolution des enquêtes autour de ces crimes enregistrés avec amertume et désolation dans le ressort de son parquet, ainsi que des mesures judiciaires entreprises dans ce sens », a-t-il poursuivi dans une vidéo publiée sur la page Facebook du ministère de la Justice.
Le parquet général a également exhorté la population, « les autorités constituées et les fonctionnaires », à signaler « sans délai tout crime ou délit lié à des assassinats par balle au procureur de la République compétent » et à transmettre tous les éléments nécessaires à l’avancement des enquêtes.
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Cette déclaration intervient alors que la justice guinéenne fait face à des critiques récurrentes pour sa lenteur et son indifférence perçue vis-à-vis des tueries lors des manifestations. Cette initiative parviendra-t-elle à dissiper ces critiques ? Il reste à voir, d’autant que peu d’enquêtes sur les morts par balle ont abouti, non seulement sous le CNRD, mais également sous l’ancien régime d’Alpha CONDÉ, au cours duquel plus de 200 personnes, majoritairement des jeunes, auraient été tuées, selon l’opposition. Sous le CNRD, les organisateurs des manifestations parlent de 59 morts. De surcroît, il y a environ trois mois que le même procureur a annoncé l’ouverture d’enquêtes sur la disparition des leaders du FNDC non encore retrouvés.
Saa Joseph KADOUNO