A la découverte des fétiches et génies. C’est dans un village situé à une trentaine de kilomètres de la commune urbaine de Kouroussa Kondian. Chaque année, comme il est de coutume, le dernier mercredi du mois lunaire est consacré à la célébration de la fête des fétiches.
La plupart des féticheurs célèbrent cette journée spéciale pour renouveler les leurs et laisser les anciens fétiches. Cette pratique est une ancienne coutume de la religion animiste depuis des temps de L’empire mandingue. Dans le jargon de la langue maninka cette periode est appelée « djonbènarabalaban », qui signifie période de la fête des fétiches.
Un moment pendant lequel ils font sortir les anciens fétiches et les renouveler, une pratique animiste au cours de laquelle des animaux sont égorgés. Chaque animal abattu son sang est versé sur les différents fétiches donnant une signification.
Tout d’abord, un certain nombre de particularités caractérisent les pratiques corporelles du « féticheur » et notamment sa gestuelle, uniquement dans les périodes rituelles. Ainsi, lorsqu’il s’adresse à son objet, il doit le faire d’une façon singulière. Sa parole doit être chuchotée très rapidement sur une seule respiration. À la fin de son discours – ou de son dialogue avec l’objet, il s’accroupit puis se bouche les oreilles avec les mains et, ingérant une petite quantité d’eau dans laquelle étaient au préalable trempées des noix de cola.

La série d’actions rituelles au sein de laquelle cette communication prend place commence souvent par une consultation divinatoire. Que cette consultation ait lieu ou non, le maître qui détient les artefacts que l’on souhaite solliciter, leur expose oralement le problème qui a amené le client chez lui en cherchant à savoir s’ils acceptent de le prendre en charge. A la fin de son discours, il leur présente l’eau, les noix de cola et les animaux sacrificiels, puis devient muet au moment du sacrifice proprement dit. Ensuite, il restitue à voix haute le contenu discursif de la réponse des fétiches qui s’exprime à travers la trajectoire et la position à terre des colas et des poulets offerts.

Ainsi, au cours du sacrifice, un basculement s’opère : on passe des modes d’expression humaine aux modes d’expression divine.
Mamady Konaté est un dépositaire, grand féticheur de toute la localité de hamana, selon lui, il est né d’une famille possédant un pouvoir divin
« je suis né d’une famille féticheuse tous mes parents sont issus de cette pratique nous l’avons hérité depuis nos arrièrezarrières grands-parents; je gagne de l’argent dans cette pratique, je construis et nourris ma famille dedans, c’est ma religion »
Fassou Papus Loua, correspondant guineepanorama.com/ Kouroussa