La conférence de presse des avocats d’Aliou BAH organisée jeudi a généré plusieurs sujets. C’est le cas de la liberté d’expression politique, une expression que Me Pépé Antoine LAMAH, membre du collectif d’avocats d’Aliou BAH, a tenu à expliquer en affirmant que la liberté d’expression politique doit aller au-delà des convenances. Il a soutenu que le droit à la parole des acteurs politiques s’étend naturellement à des discours susceptibles de choquer, sans pour autant tomber dans la calomnie, les injures ou la diffamation. Pour l’avocat au barreau de Guinée, qui dénonce la criminalisation des opinions dissidentes, Aliou BAH n’a fait que s’exprimer sur un phénomène d’actualité préoccupant qu’est le kidnapping qui avait pris une allure inquiétante il y a quelques mois en arrière.
Dans son intervention, Me LAMAH a mis un accent particulier sur la liberté d’expression politique, un droit qu’il estime fondamental pour tout acteur politique. « La liberté d’expression politique n’a pas la même teneur que la liberté d’expression ordinaire. Quand vous êtes acteur politique, votre liberté d’expression est beaucoup plus élargie que celle du citoyen ordinaire. La liberté d’opinion politique tient une place particulièrement importante dans une société démocratique et doit bénéficier d’une protection renforcée en ce qu’elle conditionne l’existence même de la démocratie et de l’ensemble des droits fondamentaux », a-t-il expliqué.
Me LAMAH a poursuivi en affirmant que la liberté d’expression politique ne se limite pas aux discours consensuels ou complaisants, mais englobe également des propos susceptibles de choquer, heurter ou inquiéter. « Et donc, non seulement pour les informations ou Idées à cueillir avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes mais aussi pour celles qui choquent et heurtent ou inquiètent. Donc la liberté d’expression politique, elle n’est pas tenue de s’exprimer dans la douceur ».
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Selon lui, « ce que la loi interdit, c’est la calomnie, les injures et la diffamation », et dans le cas d’Aliou BAH, aucune de ces infractions n’a été relevée par le collectif d’avocats. « Monsieur BAH n’a fait que parler d’un sujet d’actualité qui est connu de tous, qui préoccupe tout le monde y compris les autorités judiciaires : le phénomène de kidnapping », a-t-il précisé.
L’avocat au barreau de Guinée a conclu en dénonçant la criminalisation des opinions et des discours politiques en Guinée. Pour lui, l’État gagnerait mieux à promouvoir la contradiction d’idées qu’à museler les voix dissonantes. « Une société qui se veut exemplaire travaille à encourager l’excellence, le patriotisme, le dialogue, la tolérance, qu’à faire taire les voix discordantes et emprisonner l’élite », a sermoné Me Pépé. « Monsieur Mamadou Aliou BAH n’a pas sa place en prison », a-t-il martelé, appelant à sa libération immédiate.
À suivre…!
Saa Joseph KADOUNO