L’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD) a salué le rapport de la Mission d’évaluation des besoins électoraux de l’ONU, qui critique sévèrement la gestion de la transition par le CNRD. Selon l’ANAD, ce rapport reflète fidèlement la réalité d’une crise marquée par des atteintes graves aux libertés individuelles et collectives.
Dans une déclaration publiée par son chargé à l’organisation, l’organisation politique dirigée par Cellou Dalein DIALLO, dénonce les violations répétées des droits humains, la répression des manifestations, les disparitions forcées et l’assassinat de manifestants. Elle accuse également le CNRD de manipuler les institutions pour se maintenir au pouvoir, citant la dissolution des conseils communaux élus et le remplacement des responsables locaux par des partisans de la junte.
« Tout en réaffirmant notre position de non-reconnaissance du CNRD et notre exigence d’une transition civile pour restaurer l’ordre constitutionnel, nous saluons le rapport de l’ONU, qui dresse un tableau réaliste et objectif de la crise actuelle en Guinée. Cette crise découle principalement du refus des autorités de respecter le chronogramme de transition convenu avec la CEDEAO.
Elle est également aggravée par les violations répétées de la Charte de la transition par le CNRD, notamment en ce qui concerne :
-Les droits humains,
-Les libertés fondamentales,
-Et l’interdiction faite aux responsables de la transition de se porter candidats aux élections visant à rétablir l’ordre constitutionnel.
Depuis le début, les Forces Vives de Guinée (FVG), dont l’ANAD est membre, n’ont cessé de dénoncer :
-Les disparitions forcées d’acteurs de la société civile et de journalistes,
-Les morts suspectes en détention de personnalités civiles et militaires,
-L’assassinat impuni de plus de 60 manifestants,
-Le musèlement de la presse,
-Ainsi que la corruption et les détournements de fonds publics ».
Elle rappelle que la gestion actuelle, confiée au Ministère de l’Administration du Territoire, composé majoritairement de militaires, compromet toute crédibilité. « La décision de confier l’organisation des élections au MATD (Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation) et aux préfets, tous issus de l’armée, la dissolution des conseils communaux élus, la mise en place de délégations spéciales dirigées par des partisans zélés de la candidature du chef de la junte, et le remplacement des chefs de quartiers et de districts par des personnes acquises à cette cause témoignent clairement de la volonté de la junte de confisquer le pouvoir ».
Lire aussi : Drame de N’Zérékoré : l’ANAD condamne et tient « responsable » le CNRD
L’ANAD exhorte les Nations Unies à garantir un processus électoral libre et inclusif, conformément à la Charte de la transition et aux normes internationales. « Nous appelons les Nations Unies à ne pas s’associer à un tel simulacre. Au contraire, elles doivent veiller à ce que toutes les conditions d’un scrutin libre, transparent et inclusif soient réunies, et que les élections soient organisées dans le respect strict :
-De l’article 46 de la Charte de la transition,
-Et de l’article 25, alinéa 4 de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance de l’Union africaine (UA) », a conclu Souleymane Souza KONATÉ.
La rédaction