Les acteurs socio-politiques continuent à réagir à l’Avant-projet de ouvelle constitution présenté lundi, 29 juillet 2024, au Conseil National de la Transition (CNT). Abdoul SACKO, coordinateur national des Forces Sociales de Guinée (FSG), a exprimé son désaccord et ses préoccupations à travers une déclaration détaillée. Il critique le manque de responsabilité du CNT.
Un « vaudeville » politique
Abdoul SACKO qualifie la présentation de l’avant-projet de « vaudeville » politique, estimant qu’il s’agit d’une tentative de distraction visant à détourner le peuple guinéen des véritables enjeux. Selon lui, cette démarche est isolée et manque de planification, ce qui la rend assimilable à un agenda caché destiné à prolonger indéfiniment la transition sans apporter de solutions concrètes.
« C’est simplement un travail, isolé d’un tout (Retour à l’Ordre Constitutionnel) indissociable, étalé indéfiniment sur le temps sans plan qui permet de déterminer les ressources nécessaires et faire un suivi régulier, qui est assimilable à un agenda caché, mais surtout une volonté de vivre aux dépens du Contribuable. »
Une Transition constructive demande un programme cohérent et réaliste
Pour Abdoul SACKO, une transition véritablement constructive nécessite un programme consensuel, cohérent, réaliste et réalisable pour un retour à l’ordre constitutionnel. Il critique la gouvernance actuelle, affirmant que le peuple guinéen subit une aggravation de la pauvreté, de l’insécurité, et des violations des droits humains, sans vision claire ni responsabilité dans la gestion de l’État.
« Chaque jour qui passe est semblable à une éternité pour le peuple qui se voit soumis aux supplices d’un enfer au quotidien par l’aggravation de la pauvreté, l’insécurité galopante, le manque de sérénité, de vision et de responsabilité collégiale dans la gestion de l’État. »
La redevabilité et l’honneur devant l’histoire
Le coordinateur du FFSG remet en question la responsabilité et la redevabilité du CNT, dénonçant son inaction face aux violations des droits et libertés. Il accuse l’organe législatif de complicité par omission, en ignorant les dispositions de la Charte de la Transition.
« Quel est le sens de responsabilité par la Redevabilité et l’honneur devant l’histoire pour un organe transitoire de contrôle de l’action publique qui ferme les yeux et demeure muet en s’accommodant à ces genres de violations des droits et libertés avec un relent de corruption apparente sans égal ? »
L’article 46 et les engagements de la Transition
Le coordinateur du FFSG critique également le non-respect de l’article 46 de la Charte de la Transition, soulignant que cela témoigne d’un mépris pour la parole publique et d’un manque d’intérêt pour le respect des lois et des engagements.
« Ignorer l’article 46 et autres de la charte de la Transition, malgré le calvaire que subit le Guinéen sous les trois ans du CNRD, témoigne de l’ascendance des Forces du mal sur le bien dans la Gouvernance actuelle et du mépris pour la parole publique. »
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Une perte de temps et de ressources
SACKO critique sévèrement le temps et les ressources dépensés pour élaborer cet avant-projet de constitution, le qualifiant de simple « copié-collé ». Il estime que ce processus aurait pu être achevé en quelques mois par des responsables conscients et soucieux de la situation économique et financière du pays.
« Ayons le courage et la responsabilité patriotique de le dire, c’est du temps perdu et des ressources publiques utilisées de façon irrationnelle dans le copié – collé au nom d’un vaste programme de distraction sous le saut d’un slogan vide de sens « ELABORER UNE CONSTITUTION QUI NOUS RESSEMBLE ET NOUS RASSEMBLE ». »
Un devoir moral patriotique
Abdoul SACKO appelle à une morale patriotique et républicaine, au respect des engagements et des lois de la République. Il plaide pour une conscience citoyenne et patriotique, gage de stabilité et de progrès pour la Guinée.
« Travaillons à la morale patriotique et républicaine dans une dynamique de respect de la parole publique, des engagements et des Lois de la République afin de cultiver une conscience citoyenne et patriotique en toute circonstance, gage de toute Constitution ou Règle qui résiste de façon dynamique au temps et aux appétits. »
À leur arrivée le 5 septembre 2021, les autorités de la transition ont défendu qu’aucun membre du CNRD, du gouvernement de la transition et de ses organes ne peut se porter candidat aux futures élections. Cet engagement a été marqué noir sur blanc dans la charte de la transition mais ne figure pas dans l’avant-projet de nouvelle constitution, laissant ainsi un doute réel sur une possible candidature du Général Mamadi DOUMBOUYA.
Saa Joseph KADOUNO