Au Mali, la mission de maintien de la paix MINUSMA de l’ONU quitte définitivement le pays après dix ans de présence.
Les autorités maliennes récupèrent ce 15 novembre le camp de la MINUSMA à Bamako, le dernier camp encore occupé par la mission onusienne de maintien de la paix au Mali, après la rétrocession de celui de Gao en juillet dernier et de celui de Tombouctou en décembre 2023.
À la suite du retrait de la mission achevé le 31 décembre 2023 conformément à la Résolution 2690 du Conseil de sécurité de l’ONU, certaines équipes sont restées au Mali pour achever la phase de fermeture lancée le 1er janvier 2024.
Initialement prévu pour durer jusqu’au 31 décembre, ce processus a pris fin de manière anticipée ce 15 novembre « grâce aux efforts du gouvernement », selon le ministre malien des Affaires étrangères.
Cette étape finale a été marquée par la rétrocession du camp de Bamako et le rapatriement complet du
personnel civil international, des contingents et des équipements, scellant ainsi le retrait définitif de la
MINUSMA.
La MINUSMA, créée le 25 avril 2013 par la résolution 2100 du Conseil de sécurité de I’ONU, avait pour mandat de soutenir le processus politique au Mali et de contribuer à la stabilisation du pays. La mission a compté jusqu’à 15 000 militaires et civils.
Défis sécuritaires
Le Conseil de sécurité de l’ONU avait notamment confié à la mission la tâche d’aider le Mali à sécuriser le territoire, mais après dix ans de présence, son départ avait été exigé par les autorités maliennes qui estimaient que les Casques bleus ne sécurisaient pas suffisamment le pays.
Le Mali, dirigé par le colonel Assimi Goïta depuis le coup d’État de mai 2021, est confronté en effet à une montée des groupes terroristes et des mouvements rebelles.
Afin de faire face à l’insécurité et aux défis posés par le terrorisme, Bamako s’est alié à Ouagadougou et Niamey en actant le 6 juillet la création de la confédération de « l’Alliance des États du Sahel » (AES), décidée le 16 septembre 2023.
Les trois États sahéliens avaient annoncé le 28 janvier dernier leur retrait de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l »Ouest), une organisation qu’ils jugent instrumentalisée par la France, soulignant leur décision « irréversible ».
Ils ont justifié cette décision par l’ingérence de puissances étrangères, le manque d’assistance de la Cédéao dans la lutte contre le terrorisme ainsi que les sanctions décidées à leur encontre par cette organisation dont ils étaient pourtant membres.