« …le toit… est tombé sur mes cahiers… »
L’incendie du dépôt de carburant situé dans le centre administratif de la Guinée a encore ses séquelles au sein de plusieurs catégories de personnes ayant été victimes. Parmi ces victimes, les candidats aux différents examens. Ce jeudi 04 juillet notre rédaction est allée à la rencontre de quelques-uns d’entre eux pour parler de leur vécu scolaire depuis l’explosion.
L’incendie du principal dépôt de carburants de Kaloum survenu en décembre dernier à fortement bouleversé le processus d’apprentissage de plusieurs élèves habitant à Coronthie, notamment les candidats aux différents examens nationaux. C’est le cas de TOURÉ Mohamed, candidat à l’examen d’entrée en 7ème année. “L’année scolaire a été très difficile pour moi. par Exemple si la pluie tombe on ne peut pas réviser ici et le courant partait. Je partais chez mes amis à la gare pour réviser ».
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Malgré la situation, le jeune candidat croit décrocher son examen. « Je suis sûr que j’aurai mon examen », prétent-il d’un air rassurant tout en sollicitant le concours des « personnes de bonne volonté » pour soulager leurs souffrances qui commencent à trop durer.
Comme Mohamed, nombreux sont les candidats vivant dans la zone sinistrée à éprouver les difficultés d’apprentissage et de préparation de leurs examens. Rencontrée autour de la marmite sur le feu, Hanna CAMARA en est une. Selon elle pour pouvoir sauver ses effets scolaires pendant la pluie, elle était obligée de faire la navette entre la banlieue et coronthie. Une situation qui n’était pas sans conséquence. “Mon année scolaire a été très difficile. Pour réviser, j’étais obligée souvent de partir à l’école nuit et jour. Quand je quittais l’école à 18h, après avoir mangé, je repartais à 20h et c’était à Koulewondy (un autre quartier de Kaloum), parce que notre maison était sans toit. Donc ça faisait qu’on avait pas de courant. Mais avec la pluie, c’était devenu encore plus compliqué. Quand anil pleuvait, c’était impossible pour moi de réviser. Pour sauver mes effets, j’étais obligé de les amener dans la banlieue où je partais les chercher parfois. Cela faisait souvent que j’étais en retard à l’école. Parfois même mes cahiers se mouillaient » a-t-elle narré.
Les récits s’enchaînent et se ressemblent. Sekou CAMARA, un autre au Baccalauréat raconte avoir perdu tous ses cahiers lors de l’incendie, alors qu’ils étaient à près de trois mois de cours. “Ça a été très dur pour moi, très dur même. Après l’incendie, le toit de la maison est tombé sur mes cahiers. Je n’ai donc pas pu récupérer mes cahiers. Donc, j’ai acheté encore de nouveaux cahiers, je les ai mis à jour. Mais cela m’a mis vraiment en retard. Après, nous sommes tombés dans la saison des pluies et les maisons ne sont pas réparées, l’eau coulait dans nos maisons, y a pas d’électricité. Comment donc réviser ? », s’interroge-t-il, ajoutant avoir été obligé de déménager. « Il m’a fallut quitter le quartier sinistré pour aller dans le quartier Almamya profiter là-bas. Et ce n’était pas tous les jours, parce que mon ami a ses parents là-bas. C’était très difficile de gérer le bac cette année sans électricité et une maison sans toit », ajoute-t-il et de conclure : « Pour le bac, j’ai fait de mon mieux mais ça n’a pas été facile”.
Les maisons impactées par l’incendie sont toujours en chantier sur financement des victimes elles-mêmes.
Mamadou Mouctar SYLLA