Lors de l’adoption du volet recettes du projet de loi de finances initiale (LFI) pour l’exercice 2025, les conseillers nationaux ont révélé que les ministres en fonction ne paient pas le loyer pour les logements administratifs qu’ils occupent. Pire encore, des anciens ministres continuent d’occuper illégalement ces bâtiments, aggravant une situation qui freine la mobilisation des recettes publiques par l’État.
Si ces logements sont alloués aux ministres pour leur permettre d’exercer leurs fonctions dans de meilleures conditions, ils sont cependant tenus de s’acquitter d’un loyer, ce qui, selon un rapport du CNT, est loin d’être respecté. « Lors des échanges avec la Direction du Patrimoine Bâti Public, il a été relevé que la majorité des ministres en fonction ne s’acquittent pas du paiement du loyer mensuel. De plus, la plupart des anciens ministres continuent d’occuper des logements administratifs au sein de la cité ministérielle, bien qu’ils ne soient plus en fonction, » précise le rapport.
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Cette situation, dénoncée par les conseillers nationaux, illustre un manquement grave aux principes de bonne gouvernance. En effet, le non-respect de cette obligation prive l’État de revenus essentiels et contribue à une gestion inefficace du patrimoine bâti public.
Pour rectifier le tir, le CNT a pris position et invite à un retour à l’ordre. « Dans un esprit de respect des règles et de bonne gouvernance, le CNT invite : les ministres en fonction à honorer leurs obligations en matière de paiement des loyers, conformément aux dispositions établies ; les anciens ministres à libérer les logements administratifs qu’ils occupent encore afin de permettre une réaffectation à d’autres en fonction », stipule le rapport présenté devant le ministre du Budget, Facinet Sylla.
Le CNT se veut confiant quant à la prise en compte de ces recommandations et insiste sur la nécessité d’une diligence rapide pour mettre fin à cette anomalie. Ces mesures s’inscrivent dans une volonté de renforcer la gestion transparente et efficiente des biens publics, tout en rappelant que chacun, quelle que soit sa fonction, doit se conformer aux règles établies.
Face à ces révélations, la balle est désormais dans le camp des autorités pour rétablir la discipline et l’intégrité dans la gestion des logements administratifs.
Mamadou Mouctar SYLLA