La réhabilitation de Kandja MARA, préfet de Kankan suspendu de ses fonctions il y a quelques mois, suscite de vives réactions au sein de la société civile guinéenne. Alsény SALL, coordinateur de la cellule de communication de l’Organisation de Défense des Droits de l’Homme (OGDH), estime que « le principe d’égalité des citoyens devant la loi » n’a pas été respecté.
Cette position traduit la constance de l’OGDH, qui réclame la traduction en justice du préfet de Kankan, dont la sanction disciplinaire a été levée. « …pour le moment, nous ne savons pas les motivations qui sous-tendent cette décision. Toutefois, comme vous le savez, cette suspension était une mesure disciplinaire de l’autorité administrative », déclare d’entrée Alsény SALL.
Il poursuit : « À ce titre, à notre avis, elle ne devrait en aucun cas entraver l’action du procureur de Kankan qui, en sa qualité de représentant de la société et garant de l’ordre public, a le devoir de prendre toutes les dispositions utiles pour que ce monsieur soit entendu sur les propos qu’il a tenus en lien avec la mort en détention de Dr DIOUBATÉ« , ajoute-t-il.
Sur le même sujet : Sortie du préfet de Kankan : « le procureur de la République devrait s’intéresser » (OGDH)
L’activiste souligne qu’à l’image d’autres citoyens ayant fait face à la justice pour des faits similaires, le préfet de Kankan devrait lui aussi être traduit devant les tribunaux. Selon lui, cette situation actuelle ne fait qu’encourager les abus de pouvoir de la part des détenteurs de l’autorité publique.
« Le principe d’égalité des citoyens devant la loi doit être appliqué dans toute sa rigueur et aucun individu ne doit profiter de sa position ou fonction au sein de l’appareil de l’État pour abuser de son autorité, car nul n’est au-dessus des lois. Négliger de telles situations risque d’encourager ce genre de pratiques dans un contexte où le culte du chef prend des proportions inquiétantes », conclut Alsény SALL.
Mamadou Mouctar SYLLA