Le Ministre des Affaires étrangères a annoncé la levée des sanctions de l’OIF contre la Guinée, tandis que l’organisation parle plutôt d’un allègement. Cette divergence de termes soulève des questions sur les véritables avancées du pays dans le processus de transition démocratique et sur le respect des droits fondamentaux. Analyse d’une situation complexe et de ses implications politiques.
Dans le journal télévisé du mercredi, 3 juillet 2023 de la télévision nationale (RTG), le Ministre des Affaires étrangères a déclaré que les sanctions l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) contre la République de Guinée « ont été levées » à la suite d’une « réunion du conseil permanent de la Francophonie » tenue « à Paris le 26 juin » dernier. Une décision consécutive à une « communication au nom du Chef de l’État [Mamadi DOUMBOUYA] le 19 juin », selon le diplomate guinéen.
Or dans une communication sur son compte X (ancien Twitter) au lendemain (27 juin 2024) de sa réunion, l’OIF ne parle pas d’une levée mais d’allègement pour le cas guinéen. « … les États et gouvernements membres réunis lors de la 128e session du Conseil permanent de la Francophonie ont décidé d’alléger la mesure de suspension de la Guinée en autorisant la reprise partielle et progressive de sa participation aux réunions des instances de la Francophonie (commissions et CPF), ainsi que la pleine reprise de la coopération multilatérale avec l’OIF », lit-on.
Après le coup d’État militaire du 5 septembre 2021, l’OIF a décidé de retirer la Guinée de ses instances en maintenant ses programmes de coopération multinationale, en particulier relatifs au rétablissement de l’ordre constitutionnel « dans les meilleurs délais ». L’organisation avait exigé des militaires un dialogue inclusif, « le respect des droits et des libertés fondamentales de tous ».
Qu’est-ce qui a changé ?
Des jours et des années se sont écoulés mais le constat révèle que ces exigences semblent être non satisfaites par les autorités de la transition. Déjà, il est fort probable que la présidentielle devant qanctionner la fin de la transition qui devrait permettre un retour à l’ordre constitutionnel ne sera pas 2024 comme prévu. La seule possibilité est le référendum constitutionnel qui devrait avoir lieu avant la fin de l’année, selon les récentes communication du Premier ministre Amadou Oury BAH.
Par ailleurs, les organisations nationales et internationales continuent à dénoncer les atteintes aux libertés individuelles et collectives. Dans son dernier rapport (2023-2024), Amnesty international a fait état plusieurs violations des droits de l’Homme. Il s’agit entre autre de l’interdiction des manifestations, les restrictions d’accès aux réseaux sociaux, des atteintes aux libertés de la presse, les tuéries lors des rares manifestations non autorisés dont les auteurs n’ont pas été identifiés pour la plupart des cas.
À suivre !
Saa Joseph KADOUNO