Lors d’une mobilisation des Forces vives de Guinée à Paris, samedi 28 décembre 2024, Ibrahima DIALLO, responsable des opérations du FNDC, et le fédéral de l’UFDG en France ont tenu des discours fermes contre les dérives du CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement) au pouvoir depuis septembre 2021. Ces leaders ont dénoncé les « disparitions forcées », les « arrestations arbitraires » et les « atteintes aux libertés fondamentales » en Guinée.
Dans son intervention, Ibrahima DIALLO a vivement critiqué le régime en place, qualifiant son évolution d’« oppresseur des citoyens dignes de la République ». Il a rappelé les cas des figures emblématiques telles que Foniké Menguè et Billo BAH, portés disparus depuis près de sept mois après leur arrestation par les Forces spéciales et la gendarmerie. « Nous pensons à vous _ on se battra toujours pour votre libération », a-t-il déclaré, ajoutant que ces disparitions s’inscrivent dans une « dérive dictatoriale » du CNRD.
DIALLO a également évoqué les cas de Marouane CAMARA et de Sadou NIMAGA, dont les familles sont sans nouvelles, ainsi que l’arrestation jugée « arbitraire » d’Aliou BAH, actuellement détenu au Haut Commandement de la gendarmerie.
« Et nous avons encore monsieur Aliou BAH qui a été victime d’une arrestation arbitraire aujourd’hui détenu injustement au Haut Commandement de la Gendarmerie nationale. Peut-être, la seule note positive, est que _ nous savons tous où il se trouve et les avocats ont accès à lui. Cette situation est une dérive dictatoriale que nous dénonçons. C’est pourquoi encore une fois, nous demandons la libération de nos camarades, Foniké Menguè, Bill BAH, Marouane ainsi que les citoyen NIMAGA et monsieur Aliou BAH ».
L’ultimatum du 31 décembre 2024
Alors que la fin officielle de la transition est fixée au 31 décembre, les Forces vives réitèrent leur exigence du départ du CNRD. « Ce départ n’est pas négociable », a insisté DIALLO, appelant le peuple guinéen, y compris la diaspora, à rester mobilisé pour mettre fin à ce qu’il a décrit comme une « dictature » qui confisque le pouvoir du « peuple souverain ».
Il a par ailleurs évoqué le climat d’insécurité généralisée en Guinée, critiquant les autorités pour leur incapacité à protéger les citoyens. Il a dénoncé les déclarations du ministre de la Justice attribuant les enlèvements à des « malfrats déguisés en militaires », un aveu selon lui révélateur de l’effondrement de l’État.
« …, dans notre pays, personne n’est en sécurité. Et c’est qui est plus grave, plus choquant, c’est lorsque nous entendons la junte dire – ainsi que le ministre de la Justice que ce sont des malfrats déguisés en tenues de l’armée qui procèdent aux enlèvements des paisibles citoyens. Cette situation est d’autant plus grave que ça peut amener la population guinéenne qui se sent abandonnée, qui sent en insécurité, par instinct de survie, de prendre ses responsabilités et d’assurer sa sécurité elle-même parce que l’État est incapable d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens ».
Une transition qui déçoit
Pour le fédéral de l’UFDG en France, la mobilisation à Paris est une expression de solidarité et de résistance face aux injustices en Guinée. « Nous sommes ici pour défendre nos droits, nos libertés et l’avenir de notre nation. En nous rassemblant, nous affirmons notre volonté de dire non à la répression, non à l’injustice et oui à un État de droit qui respecte ses engagements envers son peuple », a-t-il affirmé.
Il a rappelé les promesses initiales du CNRD. Mais, selon lui, ces espoirs se sont transformés en désillusions face à des pratiques autoritaires. « Depuis son arrivée au pouvoir le 5 septembre 2021, la junte militaire avait promis une transition exemplaire, une justice impartiale, le respect des libertés publiques _ et un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Ces engagements ont suscité un énorme espoir tant chez nos compatriotes que dans la communauté internationale. Mais cet espoir s’est peu à peu transformé en désillusion. Au lieu de tenir leur promesse, les autorités actuelles ont imposé des pratiques autoritaires : interdiction des manifestations pacifiques, répression violente des opposants, instrumentalisation de la justice et atteintes graves aux libertés fondamentales, les violations graves des droits humains et des libertés publiques. Des vies humaines continuent d’être fauchées dans l’indifférence totale ».
Le fédéral a également dénoncé les cas de disparitions forcées, citant à son tour les noms de Foniké Menguè, Billo BAH et Habib Marouane CAMARA. Il a souligné les arrestations troublantes d’Aliou BAH et d’autres personnalités comme le Général Sadiba KOULIBALY et le Colonel Pépé Célestin BILIVOGUI, appelant à des enquêtes indépendantes et à une reddition des comptes.
Un appel à la diaspora
Le responsable des opérations du FNDC a insisté sur le rôle crucial de la diaspora dans ce combat pour la démocratie et les droits humains. « Les sacrifices ne doivent pas être vains », a martelé Ibrahima DIALLO, appelant à une mobilisation sans faille pour libérer la Guinée des mains de la « dictature ».
« Les Guinéens de la diaspora, vous avez un rôle important à jouer _ vous êtes mobilisés ; ça se voit. Nous allons continuer à nous mobiliser aussi dans d’autres pays pour libérer notre pays des mains de la disctature du CNRD », a-t-il indiqué.
La rédaction