Face à l’appel aux manifestations lancé ce lundi 06 janvier par les forces vives de Guinée, le Ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation et la gouverneur de la ville de Conakry ont déploré le défaut de déclaration préalable exigée par les lois qui encadrent les manifestations. Dans leurs communiqués, les deux autorités rappellent que l’organisation des manifestations est soumise à des procédures de déclaration préalable. Or, arguent-elles, aucune déclaration n’a été introduite auprès des autorités locales. « Par conséquent, la manifestation projetée pour le 06 janvier 2025 est interdite.»
Les deux communiqués laissent entendre que le défaut de déclaration préalable par les Forces Vives de Guinée est la conséquence directe de l’interdiction de la manifestation du 06 janvier 2025. Or, il se trouve qu’il y’a d’ores et déjà des décisions en vigueur du CNRD, du Ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, du gouvernorat de la ville de Conakry, qui interdisent de manière générale et illimitée toutes les manifestations, quelle que soit la portée, excepté celles de soutien aux autorités de la transition.
Depuis la prise de ces décisions en 2022 jusqu’à date, toutes les mairies se sont inscrites dans ce sens en opposant des interdictions aux déclarations préalables des manifestations. La question qu’il alors se poser est-ce que la déclaration préalable dont le défaut est signalé dans les communiqués sus indiqués pourrait modifier l’effet des interdictions des manifestations en République de Guinée ?
Si la réponse à cette question est Non, le Ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation et la Gouverneur de la ville de Conakry, devraient plutôt rappeler les actes d’interdiction des manifestations qui sont déjà en vigueur.
Kalil Camara, Juriste