Lors de l’Assemblée générale du RPG Arc-en-ciel, tenue le samedi 5 octobre 2024, Marc YOMBOUNO, membre influent du Bureau politique national du parti et ancien ministre du Commerce, s’est exprimé sur la récente visite des dirigeants de la CEDEAO en Guinée. Dans un discours empreint de retenue, il a mis en lumière ce qu’il considère comme un manquement majeur de la part de l’organisation sous-régionale, tout en lançant un appel implicite à la responsabilité des acteurs politiques guinéens.
« Les dirigeants de la CEDEAO étaient les jours passés en Guinée, ils n’ont pas rencontré les acteurs sociopolitiques guinéens », a déclaré YOMBOUNO, soulignant l’absence d’interaction entre l’organisation et les forces vives de la société guinéenne.
Pour l’ancien ministre, ce silence des institutions internationales, pourtant souvent sollicitées pour intervenir dans les crises politiques en Afrique, est un signal qui mérite réflexion : « Donc voyez-vous l’attitude des institutions sur lesquelles nous comptons. Je ne fais aucun commentaire, mais à chacun d’analyser et aux acteurs politiques d’en tirer les leçons », a-t-il poursuivi.
Face à cette situation, Marc YOMBOUNO a tenu à rappeler l’importance du rôle des citoyens guinéens dans la conduite des affaires politiques du pays. « J’aime à le dire que le peuple de Guinée est atypique », a-t-il martelé, exprimant sa confiance en la capacité du peuple à se mobiliser lorsque le moment sera venu.
Pour lui, le retour à l’ordre constitutionnel, prévu le 31 décembre 2024, est inévitable, mais il reviendra au peuple de Guinée de prendre ses responsabilités.
Cette sortie de Marc YOMBOUNO intervient dans un contexte où les relations entre la CEDEAO et le gouvernement de transition guinéen sont marquées par une certaine froideur. L’absence de consultation avec les acteurs sociopolitiques guinéens lors de la récente visite des dirigeants de l’organisation interroge sur la place qu’occupe la Guinée dans les dynamiques diplomatiques régionales.
La déclaration de Marc YOMBOUNO reflète un sentiment partagé par une partie de la classe politique guinéenne, qui estime que la CEDEAO n’a pas suffisamment pris en compte les réalités sociopolitiques du pays lors de ses récentes démarches diplomatiques.
Aly Pires CAMARA