Le Président de l’Union des Patriotes Africains de Guinée (UPAG), a exprimé son scepticisme vis-à-vis de la CEDEAO qui prévoit d’envoyer une mission technique à Conakry. Cheikh Oumar TRAORÉ estime que la CEDEAO n’est plus crédible aux yeux des peuples ouest-africains. Il l’a dit dans une déclaration faite ce lundi 9 septembre 2024 à Guineepanorama.com.
L’arrivée d’un mission de la CEDEAO à Conakry, suscite les critiques des acteurs politiques guinéens. Cheikh Oumar TRAORÉ, président du parti UPAG a particulièrement remis en question la crédibilité de la CEDEAO.
« C’est la CEDEAO, Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest, qui viendra évaluer la transition guinéenne en ce mois de septembre. Mais cette CEDEAO que nous connaissons aujourd’hui n’est plus crédible. Elle ressemble à une sorte d’association qui ne défend plus les intérêts des peuples ouest-africains, mais plutôt ceux d’un groupe de personnes, voire l’impérialisme. Cela signifie que nous ne faisons plus confiance à cette institution », a-t-il dénoncé.
Une évaluation sous condition
Loin de rejeter l’idée d’une évaluation, Cheikh Oumar TRAORÉ met en garde contre la manipulation des résultats de la mission de la CEDEAO. Il appelle à un examen rigoureux et à une mise en œuvre honnête des conclusions qui en découleront.
« Il y a aujourd’hui de nombreuses difficultés en Guinée liées à la transition militaire. Beaucoup de points mentionnés dans l’accord dynamique restent en suspens. Nous n’avons toujours pas de constitution définitive, ni d’organe en charge des prochaines élections. Ce sont ces questions qu’il faut aborder si la CEDEAO veut regagner la confiance du peuple guinéen », a-t-il recommandé.
La mission technique de la CEDEAO séjournera à Conakry du 22 au 27 septembre 2024. Pendant ce temps, l’organisation continue de plaider pour le dialogue comme moyen de sortir la Guinée de cette crise.
« Le dialogue doit être au centre de toutes les actions du gouvernement afin que tous les fils de la Guinée puissent ensemble construire ce pays et réussir ce processus de transition, pour le bien du peuple guinéen et de l’Afrique », a déclaré la présidente du Parlement de la CEDEAO, Memounatou Ibrahima, à l’issue de la réunion d’une des commissions délocaliée à Conakry la semaine dernière.
Toutefois, de nombreux acteurs politiques insistent sur la fin de la transition militaire, prévue selon le chronogramme pour le 31 décembre 2024, et divergent fortement des autorités actuelles sur la manière de parvenir à une sortie de crise. Dans son dernier rapport d’évaluation de la transition guinéenne, la CEDEAO a salué des progrès significatifs.
Tamba Justin LÉNO