« L’accord n’aurait jamais dû avoir d’effets dissuasifs étant donné qu’il concernait moins de 1% des small boats ». (Keir STARMER, Premier Ministre britannique).
Fin de l’accord de partenariat sur la migration entre le Royaume-Uni et le Rwanda. Dans un communiqué publié lundi, 8 juillet 2024, le gouvernement rwandais dit prendre « note de l’intention du gouvernement britannique de mettre fin à l’accord de partenariat sur la migration et le développement économique », tel qu’adopté par les deux parlements.
Le Rwanda a souligné que cette initiative relevait principalement d’une problématique britannique et non rwandaise. Néanmoins, le Rwanda fait remarquer son plein respect des « termes de l’accord », notamment en matière de « finances ». Le gouvernement rwandais a réaffirmé son engagement à contribuer aux solutions de la crise migratoire mondiale. Cet engagement, note le communiqué, se manifeste par la volonté d’assurer la sécurité, la dignité et les opportunités pour les réfugiés et migrants qui arrivent au Rwanda.
La fin de cet accord marque une étape significative dans les relations migratoires entre les deux pays et souligne les défis persistants de la gestion des flux migratoires à l’échelle mondiale.
Mise en place à l’initiative du Royaume-Uni il y a deux ans et demi, cet accord visait à répondre à la crise de la migration irrégulière affectant ce pays à travers des expulsions vers le Rwanda. Le projet a fait l’objet de nombreuses controverses au temps de Boris JOHNSON (ancien premier ministre). Il l’était autant pour ses implications économiques qu’humaines.
632 millions d’euros, c’est le coût total du projet. L’expulsion des 300 premiers migrants devrait coûter 2,1 millions d’euros par migrants, selon les expertises économiques réalisées sur le projet. Fin 2023, la cour suprême britannique a rendu un jugement déclarant le projet illégal car le Rwanda étant un mauvais exemple en matière de respect des droits de l’Homme, selon les critiques de nombreuses ONG défenseures des droits humains.
Lors de sa toute première conférence de presse, samedi 6 juillet 2024, le nouveau premier ministre britannique a déclaré que l’accord était « mort et enterré » bien avant le début de son entrée é vigueur. « L’accord n’aurait jamais dû avoir d’effets dissuasifs étant donné qu’il concernait moins de 1% des small boats », a ajouté le Travailliste Keir STARMER.
Depuis sa mise en place, seulement quatre migrants sont arrivés au Rwanda mais de façon volontaire.
Saa Joseph KADOUNO