Moussa Dadis CAMARA n’aura pas épuisé la totalité de sa peine. Condamné pour crimes contre l’humanité dans le cadre du massacre du 28 septembre 2009, l’ancien président de la transition (2008-2009) a été libéré samedi suite à une grâce qui lui a été accordée par le Chef de l’État, Général Mamadi DOUMBOUYA. Un geste qui suscite une vague de réactions de satisfaction à N’Zérékoré, ville d’origine de l’ex-dirigeant.
Siba KONÉ, ami d’enfance de Moussa Dadis CAMARA, n’a pas caché son émotion : « Mes sentiments sont les meilleurs. Je suis content. Ce que j’ai vu, DOUMBOUYA a fait en Guinée : il a fait les routes, les bâtiments, il a mis le courant, il a fait les hôpitaux et maintenant, il a grâcié Dadis. Pourquoi ne pas lui dire merci ? Il a fait un acte paradisial. Le fait de prendre en charge toutes les victimes du 28 septembre, c’est grand. Avant-hier soir, il a dit que mon ami est libéré. Je suis dépassé. »
Fakoly Eugène SAGNO, neveu de Dadis abonde dans le même sens : « Je remercie sincèrement Mamadi DOUMBOUYA. Il a fait réjouir le cœur de la famille CAMARA et le cœur de toute la Forêt. C’est pourquoi nous prions pour que le Seigneur le bénisse. »
Pour Goïkoya Lambert ZOGBÉLÉMOU, patriarche de N’Zérékoré, cette décision répond aux attentes de la population : « Vous l’avez vu dans l’expression des uns et des autres, il y a de la joie. On ne peut même pas l’expliquer tellement les gens sont contents. Ils s’attendaient à ça. Et maintenant, l’unité est là. Vraiment, ce sera le vivre ensemble. Moi, je vais remercier le Général Doumbouya. »
Nyankoye Oscar Nestor LAMAH, président de la délégation spéciale de N’Zérékoré, salue cette initiative qu’il inscrit dans une démarche de refondation nationale : « Un sentiment de joie et de satisfaction. Le président, le Général Mamadi Doumbouya, comme il l’a si bien dit, est venu pour la refondation de l’État. Et on ne peut pas parler de refondation sans réconciliation et sans cohésion sociale ! Le geste qu’il a posé hier concrétise réellement qu’il est pour la paix. »
Si cette décision est vivement saluée dans la région forestière, elle continue de susciter des débats ailleurs, notamment parmi les victimes du massacre du 28 septembre, qui voient en cette grâce une atteinte à la justice.
Saa Joseph KADOUNO