Nous en savons un peu sur les raisons de la morosité de la circulation à Conakry, ce lundi, 26 août 2024, principalement sur la route le Prince. Depuis ce dimanche 25 août 2024, certains conducteurs routiers ont décidé de déclencher un mouvement de débrayage dans le secteur du transport terrestre. Ce mouvement vise à attirer l’attention des autorités sur les tracasseries policières dont les transporteurs seraient victimes. Ce lundi 26 août 2024, un reporter de guineepanorama.com est allé recueillir l’avis de quelques conducteurs routiers de la capitale guinéenne. Dans leurs témoignages, ils pointent estiment être en colère contre la mesure de renouvellement des documents de voyage (permis et carte grise), y compris les tracasseries policières.
Mohamed CAMARA, conducteur de taxi urbain rencontré à Matoto, nous confie les difficultés auxquelles font face les transporteurs en raison des nouvelles mesures instaurées par l’État dans leur secteur.
« La réimmatriculation de nos véhicules imposée par les autorités constitue un véritable casse-tête pour nous aujourd’hui. L’argent que nous gagnons est peu. De plus, les policiers nous harcèlent dans la circulation. S’ils nous arrêtent et que nous n’avons pas tous les documents en règle, ils nous infligent des amendes importantes », a-t-il révélé.
Mohamed SYLLA, syndicaliste, partage le même avis face à l’application des nouvelles mesures imposées par les autorités. « Nous rencontrons de nombreuses difficultés, comme le mauvais état de nos routes, l’obtention des permis de conduire biométriques, et la réimmatriculation des véhicules », a-t-il réitéré.
Ce syndicaliste déplore le non-respect des engagements pris par l’État lors de sa dernière rencontre avec les transporteurs. Selon lui, ces nouvelles mesures ne devraient pas concerner les conducteurs dans les zones urbaines comme Conakry. « Lors de la dernière réunion que nous avons tenue, ce vendredi 23 août 2024, il a été convenu que la réimmatriculation serait obligatoire pour les véhicules effectuant de longs trajets, tandis que ceux circulant à Conakry ne seraient pas soumis aux contrôles policiers. Mais sur le terrain, c’est tout le contraire, les policiers font ce qu’ils veulent. Le prix des permis de conduire est également exorbitant, atteignant un million de francs guinéens », a-t-il exprimé.
Pour conclure, ce syndicaliste plaide auprès des autorités pour une révision des mesures prises afin de trouver une solution à la crise.
« Nous demandons aux autorités de réduire le coût, à un maximum de cinq cent mille francs guinéens, car les conducteurs sont très pauvres », a-t-il déclaré.
Aly Pires CAMARA