Depuis la matinée de ce lundi 30 décembre 2024, obtenir une goutte d’essence dans certaines stations-service de Conakry et ses environs relève d’un véritable parcours du combattant. De Coyah à Dubréka, en passant par Conakry, la pénurie de carburant affecte considérablement les usagers.
Seules trois stations sont actuellement en service : TMI T10 de Kagbelen, la station Shell de la Casse de Kountia et celle de Lansanaya Barrage. Quant aux points de vente du marché noir, ils sont largement désertés, selon les observations de l’équipe de reporters de Guineepanorama.com.
À la station de Lansanaya Barrage, Thierno Oumar DIALLO, un motard, a confié son désarroi : « Depuis six heures du matin, nous sommes là ! Les usagers sont servis avec beaucoup de difficulté. Présentement, seules trois stations fonctionnent dans notre zone : TMI T10 de Kagbelen, Shell de la Casse de Kountia et Lansanaya Barrage, dans la commune de Tombolia. Certains sont rentrés chez eux bredouilles, tandis que d’autres, à court d’essence, ont dû laisser leurs engins en bord de route, détacher leurs réservoirs et partir à la recherche de carburant. »
Thierno Oumar lance un appel aux gérants des stations : « Nous demandons à ceux qui détiennent du carburant de le distribuer à la population. Sans carburant, nous ne pouvons pas travailler, et si nous ne travaillons pas, nous ne pourrons pas subvenir aux besoins de nos familles. »
Yamoussa BANGOURA, un autre conducteur rencontré à Lansanaya Takoui, a raconté une mésaventure provoquée par un incident à la station : « À la station de Lansanaya Takoui, tout se passait bien jusqu’à ce que des clients créent des troubles. Cela a poussé les gérants à arrêter de nous servir. J’habite à Kountia, et j’ai dû pousser ma moto jusque chez moi. »
Dans les zones non desservies par les stations opérationnelles, le marché noir prospère. À Cimenterie, par exemple, un litre d’essence serait revendu à 20 000 francs guinéens, un prix exorbitant pour de nombreux usagers.
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La circulation, bien que moins paralysée, était dominée par des engins fonctionnant au gasoil.
Très tôt ce matin, la SANAP a dû communiquer sur cette crise pour prévenir les populations.
Aly Pires CAMARA