Lors d’une intervention sur les antennes de la RTG, le ministre de la Justice, Yaya Kaïraba Kaba, a abordé l’épineuse question de la disparition des leaders du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). Il a évoqué l’émergence d’une « nouvelle forme de criminalité » qui bouleverse le tissu social guinéen.
Alors que plusieurs sources soutiennent que les leaders du FNDC ont été enlevé par des forces de défense et de sécurité, le ministre de la Justice avance une autre thèse. Selon Yaya Kaïba KABA, cette criminalité s’exprime sous diverses formes et complexifie le travail des autorités :
« C’est une nouvelle forme de criminalité qui, de façon récurrente, est en train de s’implanter dans notre pays. On a même du mal à qualifier les choses. Certains parlent d’enlèvement, d’autres parlent d’absence. D’absence, on évolue et on parle de disparition. De disparition, on ajoute disparition forcée, kidnapping. Tout cela prend le fondement de la société. »
Il a cependant assuré que la justice est consciente de ces défis et qu’elle réagit systématiquement face à chaque cas signalé.
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Des « malfrats » déguisés en militaires
Le ministre a également dénoncé l’usurpation d’identité par des individus malintentionnés, qui se déguisent en militaires pour commettre leurs méfaits :
« Ces kidnappings, ces enlèvements… même des citoyens, des malfrats qui n’ont aucune liaison avec l’arme ou l’armée se camouflent dans des tenues, viennent commettre leur forfaiture et on dit que ce sont des militaires qui l’ont fait. »
Il a toutefois précisé que des enquêtes sont en cours pour identifier les responsables et les moyens employés.
Yaya Kaïraba a révélé que certains suspects ont été arrêtés et ont avoué ne jamais avoir appartenu à l’armée. Ces derniers utiliseraient souvent des armes artisanales, bien que certains aient accès à des armes modernes grâce à des complicités internes à l’institution militaire. Cependant, le ministre a tenu à dissocier ces actes des forces armées régulières :
« Ceux qui utilisent des armes modernes les obtiennent par des complicités, parfois, dans l’armée. Mais ce n’est véritablement des militaires qui opèrent comme malfrats pour venir attaquer une famille ou enlever une personne. »
Ces propos interviennent dans un contexte où la sécurité des citoyens est au centre des préoccupations nationales.
La disparition des leaders du FNDC reste un dossier sensible et emblématique des défis sécuritaires actuels en Guinée.
Saa Joseph KADOUNO