« Les poissons sont un peu chers aujourd’hui, parce que la demande est forte. Sinon, les poissons pélagiques en quantité suffisante mais ils ne sont pas consommés… ». (Seydou KABA, vice-président de la fédération des mareyeurs de Guinée)
En Guinée, les mois de juillet et août sont consacrés au repos biologique du poisson depuis plusieurs années. Cette mesure vise à permettre aux poissons de se reproduire et à éviter la diminution des espèces démersales, essentielles dans l’alimentation des foyers guinéens, selon les autorités compétentes. Cependant, cette période de repos entraîne une rareté du poisson sur le marché, entraînant une augmentation des prix. Rencontré ce jeudi, 11 juillet 2024, Seydou KABA, vice-président de la fédération des mareyeurs en Guinée, explique que la forte demande et l’insuffisance des stocks disponibles exacerbent cette situation.
Le repos biologique n’est pas sans conséquence sur les ménages de Conakry. La quantité de poissons diminue sur le marché. Or, qui dit rareté d’un produit, dit augmentation de son prix. C’est la loi du marché, avons-nous coutume de dire. Le vice-président de la Fédération des mareyeurs de Guinée ne dira pas le contraire.
« Les poissons sont un peu chers aujourd’hui, parce que la demande est forte. Sinon, les poissons pélagiques en quantité suffisante mais ils ne sont pas consommés. Toute la population est impactée aujourd’hui. Le bateau de 4000 cartons peut débarquer, mais seulement 200 cartons d’emerceaux. Et c’est l’espèce la plus demandée en Guinée. Nous sommes même ravitaillés par d’autres pays mais c’est encore insuffisant parce que le poisson est consommé en Guinée », explique Seydou KABA.
Dans le contexte actuel, il est crucial de multiplier les informations pour les populations afin d’éviter toute interprétation tendancieuse. C’est pourquoi le mareyeur rappelle le sens du repos biologique et ses implications.
« Le repos biologique comme son nom l’indique, c’est pour permettre de se reproduire. Parce que y a des poissons démersaux qui sont diminués dans les eaux guinéennes. C’est-à -dire ce sont les poissons les plus mangés dans les foyers. Donc ça tend à disparaître. C’est pour cela qu’à chaque fois le ministère de la pêche et les services compétents le font pour avoir plus de reproductions pour permettre une bonne pêche. Il y a plus de pélagique que de poissons démersaux dans notre mer », a-t-il expliqué.
Le vice-président de la Fédération des mareyeurs a indiqué que le gouvernement et les acteurs du secteur multiplient les efforts afin d’atténuer ses impacts sur la populations et stabiliser les prix. « Ce qu’il faut retenir, le gouvernement et quelques acteurs sont à pied d’œuvre pour éviter la rupture. Puisque les stockages pour deux mois ont déjà commencé. Par rapport au prix, le gouvernement doit prendre des précautions pour faire un prix standard comme au mois de ramadan », a-t-il rassuré.
La période du repos biologique a démarré le 1er juillet et durera jusqu’au 31 août 2024.
Mamadou Mouctar SYLLA