Le président de l’ONG Action de Bienfaisance Communautaire (ABICOM) a réagi à la décision du ministère de l’administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) suspendant pour quatre mois, la délivrance des agréments aux ONG et associations. Une mesure controversée, selon Alhousseny Mohamed KABA, qui appelle à une réforme urgente du processus de renouvellement des agréments.
La récente décision du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) de suspendre la délivrance des agréments aux organisations non gouvernementales (ONG) et aux associations, a suscite des réactions au sein de la société civile guinéennes. De nombreuses ONG se sentent affectés, à l’image de l’ONG Action de Bienfaisance Communautaire (ABICOM), dirigée par Alhousseny Mohamed KABA qui fait entendre sa voix.
Pour lui cette décision, bien que motivée par la nécessité de régulariser les nombreuses ONG et associations présentes en Guinée, pose un problème sérieux dans la mise en œuvre de projets essentiels pour le développement communautaire. « Depuis quelques années, le MATD a entrepris plusieurs travaux techniques et structurels visant à régulariser juridiquement et administrativement de nombreuses ONG et associations. Cependant, la suspension actuelle des agréments est perçue comme un frein au développement de ces structures, surtout pour celles qui sont en règle et attendent simplement un renouvellement », déclare-t-il.
Le jeune activiste souligne par ailleurs l’importance des mesures de « décantation » et de pérennisation des structures associatives, particulièrement à une époque où les mouvements associatifs se multiplient. « Avec la prolifération des mouvements associatifs, il est impératif de vulgariser et d’établir des normes claires afin de mettre toutes les ONG et associations sur le même pied d’égalité en ce qui concerne la soumission des documents pour l’obtention des agréments », précise-t-il.
Le président de l’ABICOM n’a pas manqué de critiquer ce qu’il appelle « la lenteur administrative » du MATD dans le traitement des dossiers de création et/ou de renouvellement des agréments. « Plusieurs ONG et associations se voient privées de projets et d’opportunités à cause de cette lenteur administrative, malgré la soumission de tous les documents requis, y compris les plans d’activités », déplore KABA. Il appelle donc à une correction urgente de cette pratique, notamment à travers la vulgarisation des procédures à suivre pour les nouvelles ONG qui souhaitent obtenir un agrément.
La réaction de l’ABICOM illustre les préoccupations des nombreuses organisations qui œuvrent au quotidien pour l’amélioration des conditions de vie des populations locales et qui craignent de voir leurs actions paralysées par des retards administratifs.
La suspension de la délivrance des agréments, bien qu’elle puisse avoir des justifications administratives, est perçue par plusieurs acteurs comme un coup dur pour le tissu associatif guinéen.
Aly Pires CAMARA