Une nouvelle diffusée sur Facebook affirme que la Confédération africaine de football (CAF) aurait infligé une amende de 50 000 dollars à la Tanzanie à la suite de la réserve déposée par la Guinée lors de leur dernière rencontre des éliminatoires de la CAN Maroc 2024. La CAF aurait ainsi décidé en maintenant le résultat du match. Cette information a été démentie par des sources officielles contactées par la rédaction de Guineepanorama.com.
Interrogé à ce sujet, Tanou DIALLO, officier média de la CAF, a rapidement écarté ces allégations :« Une fake news. Rien d’officiel pour le moment à ce que je sache. Maintenant, tu peux vérifier auprès de la fédération. »
De son côté, Ibrahima Blasco BARRY, secrétaire général de la Fédération guinéenne de football, a également clarifié la situation tout en appelant à la prudence face aux spéculations : « Nous avons fait la requête, elle a été acceptée. Nous avons reçu l’accusé de réception. Maintenant, les commissions compétentes de la CAF vont statuer et nous notifier la décision. Moi, je ne commente pas ce qui se raconte sur les réseaux sociaux. Je vous ai donné la bonne information. »
Aucune confirmation sur les canaux officiels
Une vérification approfondie sur les plateformes officielles de la CAF et de la Fédération guinéenne de football n’a révélé aucune information corroborant cette rumeur.
• Site et réseaux de la CAF : La dernière actualité publiée concerne les phases de poules de la Ligue des Champions 2024. Aucune mention d’une sanction contre la Tanzanie.
• Fédération guinéenne de football : La publication la plus récente porte sur le programme du Syli local pour les éliminatoires du Championnat d’Afrique des Nations 2024, datant de quatre jours.
Une fake news bien identifiée
L’origine de cette désinformation a été retracée à une page Facebook intitulée Ayubu Taarifa, gérée certainement par un fan du Simba Sporting Club, un club de première division tanzanienne de football où évolue le gardien guinéen Moussa CAMARA, alias PinPin. Cette publication, postée il y a 24 heures dans une langue locale tanzanienne, a été reprise par Mohamed CISSÉ, journaliste sportif à Hadafo Médias avec une traduction française : « LA TANZANIE EST CONDAMNÉE À PAYER UNE AMENDE DE 50 000 dollars POUR L’ERREUR ADMINISTRATIVE. MAIS ELLE N’EST PAS ÉLIMINÉE DE LA CAN 2025. LA GUINÉE GAGNE LE DOSSIER ET ELLE VA SUIVRE LA CAN À LA TV.
(Ayubu Taarifa) », a-t-il écrit.
Djibril Firawa TOURÉ, un autre journaliste sportif et gestionnaire du site Firawa Sport, a également relayé cette information. Dans un article non signé sans source, il va même jusqu’à affirmer que la CAF aurait infligé une amende sans remettre en cause la qualification de la Tanzanie :
« La commission disciplinaire de la CAF s’est réunie vendredi dernier et a décidé d’infliger une sanction pécuniaire à la Tanzanie. Cependant, aucune mesure disqualificative n’a été prise, confirmant ainsi le maintien du résultat du match. »
Nous avons tenté de joindre le journaliste sur son numéro de téléphone sans succès.
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Si ces informations étaient vraies, pourquoi aurait donc pu prendre en catimini une décision sur une question aussi sensible ? Pourquoi n’aurait-t-elle pas notifier la décision ne serait-ce qu’à la FGF qui en est plaignante ? Pourquoi cette dernière devrait retenir cette information sans la partager avec son pays ? Ne l’oublions pas : le litige entre la Guinée et la Tanzanie est peut-être désormais une affaire d’État. L’implication du ministre des Sports en est une illustration parfaite. Il y a quelques jours, Kéamou Bogola HABA, en plus de son soutien exprimé à la requête de la FGF, a rassuré les Guinéens en déclarant que la Guinée n’est pas encore éliminée, tant que ce dossier n’est pas clos.
Il convient donc de faire constater que malgré les spéculations, aucune décision officielle de la CAF n’a été annoncée. La Fédération guinéenne reste dans l’attente de la notification des résultats de l’examen de sa réserve.
En attendant, les supporters guinéens devront redoubler de patience face à ce dossier, pendant que les réseaux sociaux continuent d’alimenter des informations non vérifiées.
Saa Joseph KADOUNO