Artiste chanteur encore non affilié au Bureau Guinéen des Droits d’Auteurs (BGDA), Faya Édouard TOLNO, alias « Edoh Tolfa, » appelle ses collègues affiliés à davantage de raison. Certains d’entre eux s’indignent des sommes qu’ils qualifient de « miettes, » reçues au titre des droits d’auteur pour l’exercice 2023, versées par le ministère de la Culture via le BGDA. Pour Edoh Tolfa, ces récriminations sont infondées : les montants perçus reflètent l’exploitation réelle des œuvres des artistes.
Figure montante de la musique kissie, Edoh Tolfa, a exprimé sa position ce jeudi 21 novembre 2024, dans un entretien téléphonique (en séjour à l’intérieur du pays) avec un reporter Guineepanorama.com. Celui qui rêve de devenir un jour ambassadeur de la musique guinéenne estime que l’initiative mérite d’être saluée : « Le paiement des droits d’auteurs à un artiste est une bonne chose. En Guinée, le BGDA fait un travail louable qui doit se poursuivre pour permettre aux artistes de vivre pleinement de leur art. »
Une procédure que tous ne maîtrisent pas
Bien qu’il félicite l’initiative, l’auteur du tube Salama n’a pas encore bénéficié de ces versements pour une raison simple : il n’est pas inscrit au registre du BGDA. Il a néanmoins choisi de partager son point de vue et d’interpeller ses pairs affiliés, qui critiquent sans connaître les rouages de la procédure. « J’ai vu beaucoup de publications sur les réseaux sociaux où des frères artistes se plaignent. Ils disent que cet argent est insignifiant, que ce sont de petites sommes. Mais il faut comprendre une chose : les droits versés par le BGDA dépendent uniquement de la rentabilité de tes œuvres. Si elles ne rapportent rien, tu ne peux pas espérer beaucoup. »
Edoh Tolfa invite ainsi ses confrères à se pencher sérieusement sur le fonctionnement des droits d’auteur et la valorisation de leurs créations.
Le BGDA défend l’initiative
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Pour éclairer davantage ce débat, Guineepanorama.com a contacté le Directeur général adjoint du BGDA, Saidou Diallo. Selon lui, le versement des droits d’auteurs découle d’une initiative présidentielle mise en œuvre par le ministère de la Culture.
« Nous remercions le président Mamadi Doumbouya pour cette initiative qui permet aujourd’hui à plus de 2 000 auteurs de percevoir leurs droits. Ces fonds proviennent de la redevance pour l’exécution musicale collectée par la RTG et les services rattachés, » a-t-il expliqué.
Saidou DIALLO précise également que cette première étape est un signal fort pour mieux structurer le secteur des droits d’auteur en Guinée, tout en encourageant les artistes à améliorer la diffusion et la commercialisation de leurs œuvres.
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Les droits d’auteur, bien qu’importants, ne peuvent dépasser la contribution réelle des œuvres exploitées. Un rappel utile pour les artistes, afin qu’ils s’investissent davantage dans la promotion et la qualité de leurs créations.
Tamba Justin LÉNO