La Guinée est classée 78è sur 180 pays évalués, donc gagne 7 points et devance ainsi le Brésil (82), le Bénin (89), le Sénégal (94), le Kenya (l’Angola (104), le Nigeria (112) , le Togo (113), le Mali (114), la Tunisie (118), le Mexique (121), la RDC (123), le Cameroun (130), l’Algérie (139), le Rwanda (144).
Le classement de la Guinée fait déjà bondir au plafond les défenseurs de la presse qui avaient placé le pays de Mamadi Doumbouya comme détracteur des médias suite au brouillage des ondes, le blocage des sites d’information, les nombreuses sanctions contre des journalistes et aussi les menaces.
« C’est une hausse trompe-l’œil car la situation est loin d’être parfaite en Guinée. Les journalistes ne sont pas en sécurité. Quand vous regardez le classement par rapport à l’indice sécurité, la Guinée arrive à la 103e place. Il y a eu des régressions en Afrique, plus de 8% des pays africains sont placés en ligne rouge, soit deux fois qu’en 2023. C’est le cas des pays où il y a eu des élections sur fond de répressions féroces des journalistes. Comme le Sénégal qui arrive 94è », faut noter Facely Konaté, membre du conseil d’administration de RSF.
« La Norvège, qui garde la première place, voit son score en la matière diminuer, et l’Irlande (8e), où des intimidations judiciaires de la part des formations politiques visent des médias, cède sa place de leader dans l’Union européenne au Danemark (2e), suivi de la Suède (3e), écrit RSF qui ajoute qu’en fin de classement, les pays asiatiques comme la Chine, le Vietnam et la Corée du Nord cèdent leur place à trois pays qui ont vu leur indicateur politique dégringoler : l’Afghanistan (- 44 places au niveau politique) qui ne cesse de réprimer le journalisme depuis le retour au pouvoir des talibans, la Syrie (- 8 places politique) et l’Érythrée (dernier rang global et dernier rang politique, – 9 places) – deux pays qui sont devenus des zones de non-droit pour les médias, avec un nombre record de journalistes détenus, disparus ou otages.
« Alors qu’en 2024, plus de la moitié de la population mondiale est appelée aux urnes, RSF alerte sur un phénomène d’ampleur révélé par le Classement de la liberté de la presse 2024 : la baisse de l’indicateur politique, un des cinq de l’Index. Les États et des forces politiques, quel que soit leur bord, jouent de moins en moins leur rôle dans la protection de la liberté de la presse. Cette déresponsabilisation va parfois de pair avec une remise en cause du rôle des journalistes, voire une instrumentalisation des médias dans des campagnes de harcèlement ou de désinformation. Le journalisme digne de ce nom est au contraire la condition d’un système démocratique et de l’exercice des libertés politiques », commente Anne Bocandé, Directrice éditoriale de RSF
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